Michel Vialay (LR), un député qui agit d’abord pour sa circonscription

Le parlementaire du Mantois place l'immense majorité de son action parlementaire sous le signe de ce qu'elle peut apporter à sa circonscription.

Cet article fait partie d’un dossier consacré à trois députés des Yvelines : Que font vos nouveaux députés ?

Ce mercredi 20 décembre, l’Assemblée nationale tient sa dernière journée de travail parlementaire cette année, jusqu’au 15 janvier. Mais celle-ci n’en est pas moins chargée que les autres pour Michel Vialay (LR), élu député de la huitième circonscription des Yvelines en juin dernier. Son élection ayant fait l’objet d’un recours, il est resté député-maire jusqu’à l’élection de Raphaël Cognet, le 18 décembre, ayant suivi de quelques jours le rejet du recours par le Conseil constitutionnel.

Aujourd’hui quasi-exclusivement député (il reste conseiller municipal, Ndlr), il mesure la quasi-totalité de son activité parlementaire à l’aune de ce qu’elle peut apporter au Mantois. Cela se traduit par l’adhésion à des groupes d’amitiés avec des parlementaires étrangers pouvant permettre de nouer d’intéressants contacts économiques, comme à la spécialisation dans des sujets touchant aux transports en commun, à la rénovation urbaine ou aux associations.

Comme d’autres députés du groupe d’opposition LR qui sont ses voisins de couloir, son bureau se situe dans le Palais Bourbon, et non dans un bâtiment voisin comme ceux d’autres parlementaires. Avantage : il gagne plusieurs minutes à chaque fois qu’il faut se rendre dans l’hémicycle. Inconvénient : son espace de travail est de seulement quelques mètres carrés en soupente, occupés en grande partie par deux bureaux, un coffre, deux armoires murales Ikea et un climatiseur.

Ce matin-là, il passe plus d’une heure pour une audition dans le cadre d’une mission de contrôle législatif, avec la députée Modem Aude Luquet (à gauche).

Le début de sa journée est quasi-invariablement passé avec son assistant parlementaire parisien, un ex-assistant parlementaire européen tout juste sorti d’un master en relations internationales. « Il y a plusieurs papiers à signer, plusieurs rendez-vous à confirmer, des choses à planifier, beaucoup de courriers, détaille Paul-Alexandre Sala dans les couloirs parfois un peu décrépits de l’Assemblée. Il faut aussi interroger le député pour des amendements qui seront présentés en séance. »

« Il faut bien un peu de papiers, sinon on s’ennuie. Vous savez bien que les députés sont des gens qui ne font rien !, dit en souriant un Michel Vialay quelque peu ironique quant à la réputation des parlementaires. Quand vous ne nous voyez ni dans l’hémicycle ni en commission, nous sommes tout de même occupés. » Membre de la commission développement durable, il ne peut y être présent ce matin-là.

Une audition est en effet prévue au même moment dans le cadre d’une mission de contrôle de la loi Savary relative à la sécurité et à la lutte contre la fraude dans les transports publics, dont il est co-rapporteur. « On auditionne tous ceux qu’il nous semble intéressant de rencontrer », explique-t-il de son évaluation de cette loi votée en 2016 : « Ce n’est jamais très facile de faire une loi adaptable facilement à tout, ce contrôle va servir s’il y a des besoins d’évolution quelconques. »

Son intérêt pour les transports en commun n’est pas un hasard, pas plus que ses autres sujets d’intérêt au Parlement. Presque tous ont un rapport direct avec le Mantois, à l’instar du projet de carrière calcaire dans le Vexin qu’il veille de près, et pour lequel il a écrit au ministre Nicolas Hulot. « Pour le moment, ce n’est pas un sujet législatif, mais ça pourrait le devenir, avec peut-être des évolutions du code minier, ce qui pourrait avoir des incidences », remarque-t-il.

Mercredi 20 décembre

9 h, Assemblée nationale, Palais Bourbon, 126 rue de l’Université.
Au bureau avec son assistant parlementaire : signatures de documents, confirmation de rendez-vous, lecture et réponses aux courriers.

10 h 20
Arrivée de la stagiaire limayenne pour son dernier jour : assiste l’attaché parlementaire de Michel Vialay depuis trois mois.

10 h 30, Assemblée nationale, bureaux annexes, 95 rue de l’Université.
Michel Vialay rejoint Aude Luquet (Modem) pour une audition de la Commission nationale informatique et libertés (Cnil) dans le cadre d’une mission d’évaluation législative.

12 h 10, Assemblée nationale, Palais Bourbon, 126 rue de l’Université.
Retour au bureau avec son assistant parlementaire.

12 h 45,
départ du Palais Bourbon pour un déjeuner dans un restaurant du quartier avec des habitants de la huitième circonscription.

15 h 05, Assemblée nationale, hémicycle, 126 rue de l’Université.
Séance de questions au gouvernement.

16 h 10 bureau du 126 rue de l’Université.
Signature de courriers et ajustements de la suite de l’agenda.

16 h 30,
Michel Vialay marche quelques dizaines de mètres pour se rendre à la réunion constitutive du groupe d’amitié France-Gabon.

17 h, bureau du 126 rue de l’Université.
Départ de la stagiaire, retour du député.

17 h 45,
Accueil d’un groupe d’administrés du Mantois ayant visité le Palais Bourbon.

19 h 30, Mantes-la-Jolie.
Retour en circonscription pour vider son bureau de maire afin que Raphaël Cognet puisse s’installer.

« Le job n’est pas que celui de voter des lois ou de contrôler leur mise en application, mais aussi de défendre des sujets particuliers ou collectifs auprès de différentes instances, et parfois auprès de personnes privées, analyse-t-il de sa fonction. C’est également un travail de présence sur la circonscription, car on peut toujours voir les choses de façon seulement théorique. Quand on me parle d’un problème, j’aime bien faire un coup de voiture et voir par moi-même. »

Ce jour-là, il déjeune avec des habitants du Mantois souhaitant échanger « dans le cadre de travaux législatifs ». Comme nombre de ses collègues, il perçoit déjeuners, et parfois même dîners, comme « un temps de travail ». Le repas terminé, il faut filer à la séance de questions au gouvernement. Il n’a pas de temps de parole cette fois-ci, mais « il est important, par sa présence, d’apporter son soutien aux autres » membres du groupe LR.

Revenu au bureau vers 16 h, il repart peu après pour la constitution du groupe d’amitié France-Gabon. Le député du Mantois est friand de ces groupes d’échanges parlementaires : « Je les ai choisis pour l’essentiel car j’imaginais qu’il pourrait y avoir un peu d’intérêt pour le Mantois. » Alors, « j’ai très naturellement été m’inscrire dans les groupes d’amitié France-Maroc et France-Sénégal », le Mantois comptant de nombreux habitants issus des diasporas de ces deux pays.

Mais il a également choisi « un certain nombre de pays d’Afrique de l’Ouest », ainsi que le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine, l’Azerbaïdjan ou encore le Canada. A chaque fois, l’objectif reste le même : « Ils ont un développement économique significatif ». Michel Vialay compte sur ces rencontres avec des parlementaires étrangers pour « tisser quelques liens pouvant ensuite servir au développement de la France, et en particulier du Mantois ».