Le transformateur électrique de la discorde déplacé sur un terrain municipal

En 2016, Enedis avait été condamnée à sécuriser ou à défaut déménager le transformateur de terrain privé, avec une pénalité par jour d’astreinte. Si elle va déménager le transformateur, elle n’a toujours rien versé au propriétaire de l’ancien terrain.

Depuis 2015, ce propriétaire de la rue aux Moines se bat pour faire sécuriser le transformateur installé sur son terrain et appartenant à l’entreprise de service public Enedis (ex-ERDF, Ndlr). Et si l’installation sera finalement déplacée quelques mètres plus loin, sur un terrain municipal, Hugues ne se satisfait pas pour autant. Il espère toujours la sécurisation du chantier et surtout qu’Enedis lui paye les fortes sommes qu’elle avait été condamnée par la justice à lui verser.

Il y a un an, La Gazette évoquait déjà cette situation. A l’époque, Hugues craignait surtout qu’un accident se produise car le transformateur était (et est toujours selon lui, Ndlr) régulièrement visité. « Des gens squattent parfois les abords immédiats du transformateur voire [son] intérieur », assurait-il. Pour tenter de faire bouger les choses, il avait porté plainte contre l’entreprise de service public et avait obtenu gain de cause auprès du tribunal de grande instance de Pontoise (Val-d’Oise) en 2016.

Le jugement imposait notamment à Enedis de sécuriser l’accès au local, sous peine d’une astreinte de 150 euros par jour. Une astreinte à laquelle elle ne s’est pas tenue. Dans un courrier daté du 28 septembre, il demande ainsi à Carlos Montes, directeur territorial adjoint d’Enedis dans les Yvelines, et à l’entreprise de lui verser les « 28 420 euros » dus, évoquant « une situation financière délicate ».

Le propriétaire ne se décourage pas. « Tous les mois, un huissier vient faire un constat et leur adresse, détaille Hugues, lassé. La porte est toujours voilée, à moitié dégondée. Je retrouve même des capotes. » Enedis, quant à elle, a fait appel du jugement et n’a « toujours rien versé », selon Hugues, contacté mi-décembre.

« On était prêts à déplacer le transformateur, souligne Carlos Montes de la situation du point de vue d’Enedis. Mais comme il alimente tout un quartier, il ne faut pas trop perturber son alimentation. » Une nouvelle convention entre Enedis et la municipalité conflanaise a été votée lors du dernier conseil municipal, le 18 décembre. Toutefois, interrogé sur le versement de l’indemnité, Carlos Montes n’a pas souhaité commenter : « C’est une affaire juridique, ce n’est pas de ma compétence. Cela suit son cours, c’est entre les mains de nos avocats. »

Dans cette nouvelle convention, la Ville met ainsi à disposition de l’entreprise « un terrain d’une superficie de 7,60 m² » situé « dans l’enceinte du mur de clôture du stade Léon Biancotto », à quelques mètres de son emplacement actuel. La convention prévoit également le paiement par Enedis « d’une redevance unique et forfaitaire de 1 728 euros ». Contactée depuis deux mois par La Gazette, la mairie de Conflans-Sainte-Honorine n’a pas été en mesure de commenter la situation.

Le chantier du déplacement du transformateur, estimé à plusieurs dizaines de milliers d’euros à la charge d’Enedis, a déjà débuté. S’il est soulagé, Hugues estime toutefois que son accès « doit être barré, jusqu’à ce qu’il soit hors service ». Et s’il a rencontré les avocats d’Enedis il y a deux semaines, le versement des près de 30 000 euros ne semble pas à l’ordre du jour.