Ils ne remettent pas en cause le mouvement de grève décidé par les agents de cantine de l’école Georges Bruhat, mais font savoir leur désaccord quant aux événements y ayant mené. Deux représentants élus de parents d’élèves de l’école ont joint La Gazette, ils assurent demander non l’absence de punition aux enfants trop dissipés à la cantine, mais la fin des punitions collectives. Ils dénoncent aussi un « favoritisme » lorsque certaines des dames de cantines sont amenées à sévir.
Lundi 30 avril et jeudi 3 mai derniers, les élèves de l’école n’ont pas pu manger à la cantine le midi. Dans un mot placardé à la vitre, le personnel dénonce « une indiscipline grandissante d’enfants durant les repas en cantine », qui sont 140 à manger en deux services (le second service serait particulièrement concerné par ces faits, Ndlr). Surtout, le mot déplorait « une mise en cause de l’autorité du personnel » par certains parents dont les enfants ont pu être punis.
« Punir ou gronder un enfant c’est de l’éducation, pas de la maltraitance », soutenait la semaine dernière dans nos colonnes Reine Gillardeau, élue dammartinoise et présidente du Syndicat intercommunal de gestion de l’ensemble des installations scolaires (Sigéis, qui regroupe les communes de Dammartin-en-Serve, Flins-Neuve-Eglise et Montchauvet, Ndlr), qui n’a pas souhaité s’exprimer à nouveau. Une réunion devant rassembler élus, représentants parents d’élèves et personnel de cantine est prévue le 17 mai.
Seconde de la liste majoritaire des représentants de parents d’élèves (six élus sur huit au conseil d’école, Ndlr), Marine Bultel rappelle l’existence d’un courrier envoyé avant la grève au Sigéis pour expliquer leur position (relatée dans ces lignes, Ndlr), et proposer, entre autres, une formation du personnel. Elle dément le refus des sanctions individuelles, assurant vivement soutenir le personnel de cantine, y compris en proposant des « exclusions de quelques jours de la cantine » qui, selon elle, ne sont pas appliquées par le Sigéis en cas de rendez-vous infructueux avec les parents.
« Il y a des enfants perturbateurs comme partout, une poignée sème la zizanie, la seule réponse qu’a le personnel de cantine est de faire des punitions collectives, décrit-elle d’une des critiques ayant mené à cette grève. Dans le lot, des enfants ne comprennent pas pourquoi ils sont punis, le vivent mal, sont dans l’injustice. » Depuis 2011, le ministère de l’Education nationale a prohibé toute punition collective à travers une circulaire administrative.
« Plusieurs enfants nous ont remonté des actes de favoritisme. Certains vont avoir des bons points, des images, des bonbons et le droit de se positionner à table, et pas les autres qui sont aussi sages », complète un autre représentant de parents d’élève, Benoît Petit, qui met en cause « une forme d’amateurisme de la part du Sigéis » dans ses relations aux parents d’élèves. Selon ces parents, deux élèves ont été retirés de la cantine ces derniers mois pour les motifs évoqués ci-dessus. Lors de la venue de La Gazette, ni les enfants du second service interrogés, ni une parent d’élève élue de leur liste n’ont fait état de ces critiques.
« Quand une quinzaine d’enfants disent tous la même chose, on ne peut dire que les enfants mentent. C’est pourtant ce qui a été répondu aux parents par le Sigéis », précise-t-il. Comme Marine Bultel, il dément enfin toute idée « d’enjeu politique » aux débats entourant la cantine. Un élu de la majorité a en effet pointé à La Gazette que certains représentants de parents d’élèves avaient été présents sur la liste ayant perdu les précédentes élections : « Parmi les parents d’élèves mobilisés (à leurs côtés, Ndlr), il y a aussi des personnes proches de l’équipe municipale. »