Dunlopillo : bientôt un tiers-lieu, une zone artisanale et des logements ?

Lors d’une visite sur le site limayen, le président du Département a évoqué les pistes concernant le devenir de la friche mantaise, située dans le quartier de Gassicourt.

« Le feuilleton m’occupe depuis quelques dizaines d’années. » Après la présidente de Région le 24 mars, c’est le président du Département, Pierre Bédier (LR), le 8 avril dernier, qui est venu s’enquérir de la bonne santé de l’entreprise, reprise par le groupe ­aveyronnais ­Finadorm, il y a un an.

Car pour le Département, depuis 2015, ce sont 12 millions d’euros qui ont été injectés pour devenir propriétaire des sites de Mantes-la-Jolie (6,5 millions d’euros), Ros Casares à Porcheville (3,4 millions d’euros) un temps pressenti pour le développement de l’entreprise, et du bâtiment de Limay. Pour le site mantais de 11 ha, situé dans le quartier de Gassicourt, en plus de la construction de logements, déjà sur la table depuis plusieurs années, le Département aimerait tout d’abord ouvrir un tiers-lieu dédié aux activités culturelles et sportives.

Cette idée, Pierre Bédier l’avait déjà évoquée lors des Rencontres du territoire en janvier 2020. « [À Mantes-la-Jolie il y a] le problème des musiques urbaines puisque que ce soit au CAC [Georges Brassens] ou au Collectif 12, elles n’ont pas leur place, alors qu’il y a un pôle d’excellence naturel […], expliquait-il alors. Il y a un truc qui a été inventé il y a 30 ou 40 ans aux Etats-Unis et qui commence à se développer depuis une dizaine d’années, c’est ce qu’on appelle les tiers-lieux. Ce sont des lieux qui sont d’anciennes friches et on leur donne finalement une fonction ­particulière, bien ­souvent ­culturelle. »

L’arrêt de l’activité de l’usine en octobre 2020, apparaît alors comme une opportunité. « Si Dunlopillo ferme […] si demain il n’y a plus les 200 emplois pourquoi on va garder l’usine ?, questionne-t-il ce soir de janvier. [Pourquoi ne pas] transformer cette usine en tiers-lieu, donc un lieu qui puisse être ouvert aux associations ­culturelles, aux associations sportives, sur des pratiques urbaines, le skate, le hip-hop, etc. oui ça a du sens et on verra que ça a un ­rayonnement immense. »

L’arrêt de l’activité de l’usine en octobre 2020 apparaît alors comme une opportunité. « Si Dunlopillo ferme […] si demain il n’y a plus les 200 emplois pourquoi on va garder l’usine ? », questionne Pierre Bédier (LR) ce soir de janvier.

Une position qu’il a réaffirmée ce mercredi 8 avril. « On est en train de travailler sur ce tiers-lieu », assure-t-il. Contactée pour avoir plus de précisions sur ce tiers-lieu, la Ville a renvoyé vers le Département, mais Jean-Luc Santini (LR), adjoint à l’urbanisme détaille dans La feuille de Mantes d’avril que « certains locaux pourraient être utilisés dans un futur proche à titre temporaire pour des activités économiques et de loisirs, peut-être même du logement ». Il précise également qu’à plus long-terme, « une réflexion est engagée pour imaginer comment valoriser ce lieu ».

 

« On voudrait faire trois choses, souligne pour sa part Pierre Bédier. […] La deuxième chose que l’on souhaite mettre en œuvre, c’est un peu d’activités économiques, donc il y a des demandes de locaux artisanaux, etc, qui deviendraient définitives, mais pas d’activités industrielles. Et dans la partie en bords de lac, faire une réserve foncière qui petit à petit sera remplie par du logement, puisque le rêve est de faire un jour, là, une marina dans le lac, avec des logements donnant sur marina. » Ces logements verraient cependant le jour bien après l’arrivée d’Eole, du fait des opérations en cours dans le quartier gare et le centre-ville. En revanche pour le tiers-lieu, « on répond à un concours national puisqu’il y a des subventions, un des épisodes est en septembre octobre, j’espère qu’on pourra démarrer début 2022 ce tiers-lieu », expose-t-il.

Le bâtiment de Limay devrait être revendu pour deux millions d’euros d’ici cinq ans au groupe Finadorm, le temps de relancer l’entreprise. « Deux millions d’euros ce n’est pas rien, ce qu’on n’a pas mis dans le bâtiment on va le mettre ailleurs, dans de l’investissement matériel, dans le développement, dans le marketing, dans tout ce qu’il faut, dans tous les investissements qu’on a à faire pour relancer cette très très belle marque, souligne Jean-Rémy Berghoune, président de Finadorm. […] On a bien conscience que sans ces aides-là l’entreprise n’existerait plus. » Concernant le site de Ros Casares, situé dans la zone d’activités de Limay-Porcheville, une négociation est en cours avec un investisseur « pour un bail à construction, c’est-à-dire qu’on conserverait la propriété et on louerait » pour des activités ­industrielles, ajoute Pierre ­Bédier.