Heure de bilan pour la lutte contre les rodéos motorisés

Trois ans après la promulgation d’une loi visant « à renforcer la lutte contre les rodéos motorisés », le phénomène semble toujours aussi prégnant malgré les nombreuses interpellations.

Des boulevard urbains aux chemins et champs ruraux, le phénomène des rodéos de moto-cross, quad et scooters en tout genre reste aujourd’hui le fléau de bon nombres d’habitants et de municipalités.

Il y a maintenant trois ans qu’un texte de loi est en place pour faire face à la recrudescence de ces incivilités qui ont déjà conduit à des accidents mortels. La loi du 3 août 2018, visant « à renforcer la lutte contre les rodéos motorisés » portée notamment par la députée des Yvelines, Natalia Pouzyreff (LREM) va faire l’objet cet été d’une mission d’évaluation. Nommée co-rapporteure, elle rendra un rapport à la fin de l’année.

Le cadre adopté par le Parlement en 2018 permet depuis de réprimer pénalement les auteurs de ces rodéos sauvages. Selon le site du gouvernement, ces derniers risquent entre un et cinq de prison ainsi qu’une amende entre 15 000 et 75 000 euros, selon les circonstances des faits. « Il y a autant de répression que de cas d’usage mais ça peut aller jusqu’à la saisie du véhicule », précise Sylvain Tortellier, le commandant du groupement de gendarmerie des Yvelines.

« Les condamnations au pénal sont passées de 92 en 2018 à 991 en 2020, assure de son côté Natalia Pouzyreff dans son communiqué de presse. En outre, lors du premier confinement au printemps 2020, les condamnations liées au délit de rodéos motorisés étaient parmi les rares à augmenter dans un contexte de baisse générale d’activité dans les juridictions. »

Encore ce dimanche 9 mai, nos confrères du Parisien révélaient l’interpellation de trois motards, qui circulaient sans casques sur la commune de Guitrancourt, par les gendarmes yvelinois. « C’est un sujet qui est maintenant partagé par pas mal de territoires, explique de l’origine aussi bien urbaine que rurale du phénomène, Sylvain Tortellier. C’est du bruit et aussi parfois des exploitations agricoles qui sont saccagées donc on essaye d’y remédier avec les moyens adaptés, mais ça demande beaucoup de ­présence. »

L’an passé, le maire de Guitrancourt avait d’ailleurs offert une moto-cross à la brigade de Limay pour faciliter l’action des militaires sur sa commune. Pour prendre les chauffards en flagrant délit, les gendarmes disposent également de deux postes à cheval situés aux extrémités du département « qui ont l’avantage de pouvoir aller à peu près partout et de savoir quels sont les spots qui sont ­privilégiés », souligne le militaire.