Départementales : dans le Mantois, un « ticket d’union » sans les communistes

La liste sera composée de militants France insoumise, écologistes et du Parti socialiste. S’il n’est pas candidat, le maire de Magnanville, Michel Lebouc (DVG), soutient lui une liste composée de ses adjoints.

Ils ont finalement réussi à s’entendre. Le 5 mai dernier, militants socialistes, écologistes et de la France insoumise ont présenté, dans les locaux de la permanence du PS, une liste commune, considérée comme un « front républicain anti-Bédier » par Pierre Sztulman, premier secrétaire fédéral adjoint du PS. Si un accord a finalement pu être trouvé avec les écologistes, le quatuor ne comprend aucun militant du parti communiste. En parallèle, une liste composée de Jean-Philippe Blot, deuxième adjoint mantevillois (DVG) et Martine Soret (PCF), ancienne conseillère municipale mantevilloise, s’est montée et le maire DVG de Magnanville, Michel Lebouc, en est le président du comité de soutien.

« Autour de la table tout le monde a été invité, […] des compromis ont été proposés à tout le monde, les appels à l’union de la gauche se sont multipliés ces derniers jours, ces dernières semaines, présente ainsi Audrey Hallier (FI), titulaire de la liste d’union. Certains ont décidé de quitter cette table, ils en prendront la responsabilité pendant et après la campagne évidemment. » De la nécessité de l’union, elle évoque « un département complètement cadenassé par la droite » et avec l’extrême-droite « en embuscade » à chaque échéance électorale.

Particularité de cette liste d’union, une titularisation tournante. À mi-mandat, le conseiller d’opposition écologiste magnanvillois, Dylan Guelton, échangera sa place avec celle de Pierre Sztulman (PS), l’ancienne maire mantevilloise, Monique Brochot (PS), restant, elle, suppléante. « Ce n’est pas une tambouille, ce n’est pas un petit arrangement entre amis, c’est juste une clé qu’on a trouvé dans la boîte à outils pour répondre à un équilibre, pour respecter l’égalité entre les trois partenaires », poursuit Audrey Hallier. Autre spécificité de cette candidature, l’alliance FI-PS, pourtant interdite au niveau national. « Les militants du Mantois ont eu à coeur de batailler en interne pour obtenir un laissez-passer », note-t-elle.

Un temps associés aux discussions, les militants du Parti communiste ne figurent pourtant pas parmi les candidats. « Les militants du Mantois ont voté deux fois pour être avec nous, assure Pierre Sztulman. […] Il se trouve qu’il y a eu des influences disons extérieures qui ne leur ont pas permis de continuer, […] mais on ne désespère pas de les avoir pendant la campagne. »

Sur les hauteurs du Mantois, Michel Lebouc, assume d’avoir joué les trouble-fêtes. « Je ne me porte pas candidat […] mais dans le même temps je revendique la légitimité qu’un élu de Magnanville soit titulaire, pourquoi, parce qu’on est la seule liste de gauche du Mantois, fait-il savoir de sa position. […] Une fois que j’ai eu [les résultats] du recours, je me suis dit voilà je rentre dans le bal, et je leur ai dit, ce n’est pas possible, la légitimité c’est moi qui l’ai en tant que maire de la seule ville de gauche du [canton], avec dans mon conseil municipal des socialistes et des ­communistes. »

L’édile n’a clairement pas apprécié que soit proposé comme titulaire Dylan Guelton, auteur du recours contestant les élections municipales « Il n’était pas question pour moi d’être avec les gens qui m’ont mis au tribunal, fulmine-t-il. […] Quand on me dit je suis un diviseur non, quand on veut rassembler on demande à celui qui peut rassembler le plus. »