Dans le canton, voirie et mobilités comme priorités

Outre l’aménagement de pistes cyclables et l’amélioration des conditions de circulation automobile, les candidats se sont intéressés au maintien à domicile des personnes âgées.

Poissy, Achères et Carrières-sous-Poissy. Les villes du canton de Poissy ne sont pas nombreuses. Pourtant, selon l’édile pisciacais et vice-président actuel au conseil départemental en charge du numérique et de la communication, Karl Olive (DVD), cela n’empêche pas le canton d’être « l’un des plus gros bassins d’emploi du Département et le plus gros bassin d’emploi de la vallée de Seine » avec, comme principal atout, la question des mobilités qui doit tendre à s’améliorer durant le prochain mandat. La question de l’aménagement des pistes cyclables et de la voirie a justement été soulevée par l’ensemble des candidats aux élections départementales sur ce canton.

« On n’a pas de liaisons très faciles entre les différentes villes du canton, affirme en opposition aux propos de Karl Olive, la candidate PCF et conseillère municipale d’opposition à Achères, Michèle Foubert. Achères-Poissy c’est facile mais [ce n’est pas le cas pour aller de Carrières-sous-Poissy à Achères]. Il faut faire Carrières-Poissy et Poissy-Achères et ce n’est pas toujours bien coordonné. C’est un petit peu dommage pour les populations qui, évidemment, au niveau transport, si vous avez besoin d’aller à Poissy, vous avez le bus mais si vous avez besoin d’aller à Carrières, il faut avoir votre propre moyen de déplacement ou alors […] passer par Poissy donc c’est un petit peu dommage. »

Aux propos de Michèle Foubert concernant la possibilité de circuler avec son propre moyen de transport, les candidats RN ne cachent pas leur désolation concernant l’état de la voirie. Alors que Caroline Carton parle de la présence régulière de « nids de poule » sur les routes départementales, son binôme, Didier Rouxel, conseiller municipal d’opposition saint-germanois complète : « C’est un sujet sur lequel je suis effondré. Pendant quelques années j’ai moins roulé et je roule à nouveau depuis quelques temps et c’est d’années en années [que cela se dégrade]. Là c’est vraiment une compétence départementale qui, en plus, est une compétence liée aux finances. Il y a un trou, il faut le remplir. Ce n’est pas que je veux simplifier mais c’est la base. »

Selon Michèle Foubert (PCF) et Salah Anouar (EELV), pour favoriser le maintien à domicile des personnes âgées, le Département doit valoriser encore davantage les métiers de l’aide à domicile en proposant notamment aux chômeurs d’y être formés.

Karl Olive est, quant à lui, convaincu que l’attractivité du canton de Poissy passe également par la non saturation des routes. « Je suis vraiment favorable à ce que nos collectivités soient délestées des embouteillages que nous pouvons connaître et on ne peut pas imaginer aujourd’hui être attractif quand vous êtes au cœur du Grand Paris comme Carrières-sous-Poissy et Achères si on continue à être dans un trafic qui est saturé. C’est la raison pour laquelle nous sommes des fervents défenseurs d’Eole que nous soutenons, que nous sommes fervents défenseurs du tramway et que le Département soutient effectivement la construction du pont d’Achères. Elle est vitale pour le devenir de nos collectivités », ­déclare-t-il.

Or, pour le binôme de Michèle Foubert, Salah Anouar (EELV), le Département se doit également de penser à l’aménagement des pistes cyclables. « On ne peut pas circuler à vélo entre les trois villes du canton, c’est impossible. Il n’y a pas de pistes cyclables sécurisées », se désole-t-il. À l’échelle départementale, le plan vélo 2021-2025 voté le 25 mars dernier par le Conseil départemental pour un coût de 17,1 millions d’euros dans le but de pouvoir traverser les Yvelines de Conflans-Sainte-­Honorine au Vexin et de sécuriser les abords du collège, ne satisfait pas ­totalement Salah Anouar.

« Ils trouveront des pistes cyclables mais ils ne feront que traverser [les villes], déclare-t-il de la venue des cyclotouristes. Mais, les bifurcations, les mobilités douces pour les familles, il n’y a rien, il n’y a pas de pistes cyclables sécurisées. » Selon Salah Anouar, la création de pistes cyclables permettant de relier chaque quartier entre eux doit également être pensée car elle serait « une carence politique monumentale ».

« Je suis vraiment favorable à ce que nos collectivités soient délestées des embouteillages que nous pouvons connaître », déclare l’édile pisciacais et actuel vice-président en charge du numérique et de la communication au Conseil départemental, Karl Olive (DVD).

« Tous les passionnés de vélos, dont je fais partie, souhaitent avoir des pistes cyclables. Mais pour avoir des pistes cyclables, il faut s’en donner les moyens et s’en donner les moyens ce n’est pas simplement mettre un coup de peinture sur la chaussée et dire « j’ai fait ma piste cyclable ». C’est requalifier les voiries. Pour requalifier les voiries, il faut qu’elles soient moins utilisées. Pour qu’elles soient moins utilisées, il faut les délester », rétorque Karl Olive pour affirmer que les créations des pistes cyclables prennent du temps et qu’elles sont liées aux contournement des villes via notamment le pont d’Achères.

L’édile pisciacais revient également sur la création de la future passerelle pour les piétons et les cyclistes entre Poissy et Carrières-sous-Poissy. Dans son édition du 28 avril, La Gazette indiquait que son ouverture est attendue pour « 2025 ». « Cela c’est exceptionnel parce que cela va permettre à nos amis de Carrières-sous-Poissy de venir au pied de la gare de Poissy via une voie douce […] et aux Pisciacais de pouvoir rendre visite aux amis de Carrières-sous-Poissy et d’arriver au pied du parc du peuple de l’herbe qui appartient au Département », précise Karl Olive de ce projet.

« Aujourd’hui, pour être bien, il faut parler des mobilités douces, il faut parler d’éco-responsabilités mais une fois qu’on a dit cela […], on n’a rien dit […]. Aujourd’hui on est dans un mode vélo mais est-ce-qu’on le sera toujours demain ? On parle de vélos au niveau de l’environnement mais si demain toutes les voitures sont propres [que fera-t-on?] », interroge Didier Rouxel en précisant que ce mode de déplacement ne convient pas à tous et notamment aux ­personnes âgées.

Alors que Caroline Carton (RN) parle de la présence régulière de « nids de poule » sur les routes départementales, son binôme, Didier Rouxel (RN) ajoute : « Il y a un trou, il faut le remplir. Ce n’est pas que je veux simplifier mais c’est la base. »

Le confort de vie de ces dernières semble d’ailleurs être une source de préoccupation des candidats et notamment la question du maintien à domicile. « [Il faut] aller chercher le maintien à domicile au maximum », clame Didier Rouxel qui affirme que les Ehpad ne sont pas forcément adaptés à tous. Pour cela, le candidat estime que le Département doit appuyer la mise à disposition d’équipements adaptés aux aînés. « On peut se rendre compte que, des fois, les personnes âgées doivent aller en Ehpad ou dans un autre système d’accueil parce que, chez eux, ils ont une baignoire et non une douche PMR. Changer cela c’est entre 5 et 10 000 euros », explique-t-il.

Pour le Département, le maintien à domicile ne doit néanmoins pas être synonyme d’isolement des seniors. Ainsi, après la canicule de 2003, ce dernier a mis en place le dispositif Yes qui permet à des étudiants de rendre des visites régulières aux aînés. La nouvelle formule Yes+, mise en place pendant l’été 2020 est reconduite de juillet à décembre 2021. Michèle Foubert et Salah Anouar se réjouissent de cette initiative. Néanmoins, selon eux, pour favoriser le maintien à domicile des personnes âgées, le Département doit également valoriser encore davantage les métiers de l’aide à domicile en proposant notamment aux ­chômeurs d’y être ­formés.