L’audit sur la sécurité ne fait pas l’unanimité

Le 5 juillet, le bilan de l’audit demandé en début d’année par l’édile, Michel Lebouc (DVG), a été présenté avant le conseil municipal. Il a soulevé les interrogations de l’opposition.

La présentation du bilan de l’audit sur les questions de prévention, de médiation et de sécurité par le cabinet de conseils en sûreté urbaine et en prévention des risques, Cronos conseil, a été animée. Réalisée avant la séance du conseil municipal du 5 juillet, elle a été le théâtre d’un débat entre l’édile, Michel Lebouc (DVG), qui avait demandé la réalisation d’un tel audit en début d’année, et l’opposition. Cette dernière était sceptique quant aux conclusions présentées.

« Le but c’est de faire un état des lieux concret de ce que l’on vit aujourd’hui à Magnanville », rappelle pourtant d’emblée l’édile en précisant que les chiffres présentés par Cronos conseil et montrant notamment une baisse, sur une période allant de 2019 jusqu’au premier semestre 2021, des cambriolages recensés en ville n’ont pas été « orientés » par le maire.

Cela ne convainc pas le conseiller municipal d’opposition, Nicolas Laroche (Modem). « J’ai un petit doute méthodologique sur les chiffres qui ont été présentés, d’une part parce qu’on est sur des très petites quantités finalement et on ne sait pas trop ce que cela représente. Il serait peut-être intéressant de voir avec des communes un peu comparables en termes de faits par habitant », déplore-t-il. À titre d’exemple, les faits de cambriolages recensés en ville sont passés de 29 en 2019 à 17 en 2020 et à 2 au premier semestre 2021.

Selon Antoine Heimann, le consultant du cabinet Cronos conseil en charge de la présentation de l’audit, cette diminution peut s’expliquer par le renforcement du télétravail, une présence des moyens humains mis en place par la Ville mais aussi par la vidéosurveillance. « Si on est un voleur assez raisonnable, on ne va pas aller cambrioler une zone pavillonnaire dans laquelle on retrouve une caméra en entrée de quartier », déclare-t-il.

« J’ai un gros doute sur le développement de la vidéoprotection du fait de l’organisation de la commune de Magnanville. On a une commune qui a quelques points de rassemblement, le collège et le lycée, mais une fois qu’on a fait ces deux-là, on a fait vraiment l’essentiel. Après les rues et les ruelles ne peuvent pas être vidéoprotégées », rétorque Nicolas Laroche qui opte plutôt pour de la surveillance entre voisins.

À l’issue de l’audit présenté en mairie, aucune décision des mesures à prendre n’a été actée. Selon le maire, Michel Lebouc (DVG), elle se fera « au prochain conseil municipal ou à celui de novembre ».

« La vidéo, je ne suis pas un fan […], lui répond Michel Lebouc. Mais cette vidéo nous a servi […] à épingler [l’homme] qui a tagué l’ensemble des panneaux de campagne électorale de tout le monde sauf un parti politique. » Selon l’édile, il s’agit de l’individu qui l’a agressé le 1er juillet (voir notre édition du 7 juillet, Ndlr).

Alors que Nicolas Laroche affirme que la communication du maire laisse parfois imaginer que Magnanville est insécuritaire, l’édile déclare qu’il ne faut pas banaliser des faits de violence en ne les mentionnant pas. « Magnanville, dans la circonscription de police, est la deuxième commune où il y a le moins de criminalité », nuance-t-il.

Quant aux bagarres devant le collège, Michel Lebouc affirme qu’il y en a régulièrement. L’élu d’opposition, Alexandre Chambord s’exclame : « À l’extérieur, ce ne sont plus des collégiens, ce sont des enfants qui viennent peut-être de l’extérieur ! »

Aucune décision des mesures qui seront prises à l’issue de l’audit n’a été annoncée.« La décision sera au prochain conseil municipal ou à celui de novembre », affirme le maire. Il a ensuite profité de la tenue du conseil pour nommer le conseiller municipal Mounir El Guehoudi à la charge de la délégation de la politique de sécurité publique.