Elle faisait l’objet d’un arrêté dérogatoire depuis 2015 lui autorisant à dépasser les normes actuelles en matière de pollution de l’air. Pour autant, dans un arrêté signé et daté du mercredi 14 septembre, le préfet des Yvelines, Jean-Jacques Brot, a mis en demeure la cimenterie Calcia de mettre en œuvre « les mesures correctives visant à respecter la valeur limite d’émission en poussières au niveau du four, du broyeur 4 et du broyeur 6 (situé sur la commune de Juziers, Ndlr) ». L’industriel devra justifier de mesures conformes dans un délai de trois mois à compter de la date de l’arrêté. Sollicité, le cimentier n’a pas pu répondre dans les délais impartis à publication.
La pollution de l’air a été constatée lors de contrôles effectués sur les rejets atmosphériques entre le 26 et le 28 mai derniers. Alors que l’arrêté du 10 novembre 2015 fixait les valeurs seuils à 20 mg/m³, les valeurs constatées sont de respectivement « 26 mg/m³ » pour le four, « 68 mg/m³ » pour le broyeur 4 et « 23,6 mg/m³ » pour le broyeur 6. L’arrêté précise également que « l’exploitant a notamment indiqué que des travaux de remise en état ont été réalisés » sur les deux broyeurs et « qu’une nouvelle mesure des rejets atmosphériques » est prévue durant ce mois de septembre.
Le 3 août 2020, un arrêté rappelait que le cimentier devait démarrer au plus tard les travaux de mise en conformité relatifs aux rejets du four « au premier trimestre 2022 » afin de se conformer aux nouvelles normes « au plus tard au 1er juin 2022 ». L’arrêté précisait également que « la fermeture du hall d’entreposage du clinker et la modification du système d’épuration des rejets gazeux en sortie de four sont de nature à réduire les émissions de poussière ».
Depuis, Calcia a annoncé vouloir reconvertir la cimenterie en centre de broyage d’ici la fin de l’année. Cependant dans son arrêté du 14 septembre, le préfet épingle également la cimenterie à propos des travaux concernant la fermeture du hall d’entreposage du clinker qui n’ont pas été effectués. Là aussi, le cimentier dispose de trois mois pour justifier de l’engagement des travaux. Selon 78actu, un permis de construire a été déposé le 15 juillet dernier pour réaliser ces aménagements.
Les rejets de poussières « sont un sujet depuis 2015 », fait savoir du combat de l’AVL3C sa présidente Dominique Pélegrin. « Ce n’est pas n’importe quoi, insiste-t-elle. C’est un problème de santé pour les 11 000 riverains de la cimenterie. » Malgré la prise en compte de leurs arguments, « on ne peut pas se relâcher [tant qu’il n’y a pas le retrait de la zone 109] », explique-t-elle.