Couacs en série dans les transports en commun

Avec les changements de délégataires, le secteur des Mureaux/Poissy et les lignes express A 14 connaissent des problèmes importants de ponctualité et d’organisation. Les élus montent au créneau.

À l’Est, comme à l’Ouest de la vallée de Seine, la colère des usagers des transports en commun gronde. Depuis les changements de délégataires opérés par Île-de-France mobilités (IDFM, organisme de la Région en charge des transports, Ndlr) sur les lignes express A 14 Bonnières/Mantes/la Défense et également sur le secteur des Mureaux/Poissy pour Keolis, ils sont nombreux à pointer auprès des élus les désagréments quotidiens pour se rendre en cours ou au travail.

En urgence, une réunion rassemblant les maires de Poissy, Carrières-sous-Poissy, Evecquemont, Mézy-sur-Seine, Vaux-sur-Seine, Triel-sur-Seine, les services de la communauté urbaine, IDFM et l’exploitant Keolis s’est tenue à Poissy ce 17 septembre. L’exploitant pointe lui un manque de véhicules et de chauffeurs pour assurer les trajets à bien. Dans un communiqué du 18 septembre, il prend toutefois l’engagement de réaliser « 100 % des courses scolaires dès le lundi 20 septembre ». Concernant l’express A 14, des échanges ont également eu lieu entre le président de la communauté urbaine Grand Paris Seine et Oise (GPSEO) et maire mantais, Raphaël Cognet (LR), le vice-président délégué aux mobilités et maire rosnéen, Pierre-Yves Dumoulin (LR), et Île-de-France mobilités. Contacté, IDFM n’a pas répondu à nos sollicitations.

« Aujourd’hui, ce sont 20 % des véhicules roulants qui sont hors-service », explique Patrick Meunier, adjoint aux transports et mobilités pisciacais .

« La situation est épouvantable sur tout le territoire », reconnaît Pierre-Yves Dumoulin, déplorant que les changements de délégataires aient été faits « sans penser aux conséquences », la transition entre nouveaux et anciens opérateurs s’étant « très mal passée ». « J’ai reçu pas mal de messages d’usagers qui étaient notamment à La Défense et qui attendaient leur bus qui ne venait pas et qui étaient assez énervés, abonde Raphaël Cognet. […] C’est normal qu’on ait un petit peu de tangage au moment où les appels d’offres changent. Le travail du délégataire c’est quand même de faire en sorte que les choses s’améliorent extrêmement rapidement et j’y serai vigilant. »

Pour le président du Comité des usagers de l’Ouest francilien, Louis Gomez, la situation est intolérable et concerne surtout les trajets en heure de pointe du soir, sur le quai du terminal Jules Verne, situé au coeur du quartier d’affaires de la Défense, et déjà saturé depuis plusieurs années. « C’était très bien et là il y a un loupé total parce que les choses n’ont pas été faites correctement », regrette-il, lui comme Pierre-Yves Dumoulin insistant sur le fait que la ligne a toujours été considérée comme « fiable » par les usagers. Une Mantaise, croisée ce samedi 18 septembre, sur le quai du terminal Jules Verne le confirme : « À Mantes, ça peut aller. Ici par contre, c’est vrai que c’est plus compliqué. Il y a plus de retards. »

Ayant compilé plusieurs dizaines de témoignages, la vice-présidente Sylvie Dupuy en tire le même constat : « C’est le soir que ça coince à la Défense aux alentours de 17 h 30 c’est-à-dire qu’il n’y a pas de bus ou alors les bus arrivent tous en même temps, les panneaux n’indiquent pas forcément le bon quai, la bonne voie, les gens ne savent pas sur quelle voie vont aller les bus soit pour Mantes, soit pour les Mureaux, soit pour ­Bonnières. C’est très dégradé. »

Une Mantaise, croisée ce samedi 18 septembre, sur le quai du terminal Jules Verne le confirme : « À Mantes, ça peut aller. Ici par contre, c’est vrai que c’est plus compliqué. Il y a plus de retards. »

À Carrières-sous-Poissy, le maire, Eddie Aït (SE), a signalé avoir reçu « plus de 300 signalements en une semaine », via une adresse mail dédiée. « Un geste commercial pourra-t-il être proposé aux usagers qui ont subi ce mois de service dégradé », interroge-t-il. Dans une vidéo publiée le 15 septembre dernier, Patrick Meunier, adjoint aux transports et mobilités pisciacais, évoquait un défaut de maintenance de la part de la compagnie évincée de la délégation de service public. « Le nouvel opérateur s’est retrouvé avec un parc de bus gravement déficient et surtout un stock de pièces détachées quasiment nul, détaille l’adjoint. Aujourd’hui, ce sont 20 % des véhicules roulants qui sont hors-service. » Plusieurs chauffeurs, via les réseaux sociaux ont fait part des problèmes de gestion et regretté que leurs représentants n’aient pas été conviés à cette réunion du 17 septembre.

Dans son communiqué de presse, Keolis indique avoir préparé un plan d’actions qui passe notamment par la « mise à disposition par Keolis d’une quinzaine de véhicules supplémentaires en provenance d’autres filiales du groupe », une « nouvelle répartition des véhicules entre les dépôts du territoire » ou bien encore le « recrutement de près de 40 conducteurs ». Tous les jours, le détail des lignes impactées par des perturbations est disponible sur le compte Twitter @PoissyMur_IDFM.