Un tiers-lieu pour Franciliens un peu trop urbains

Fabrik nature a ouvert ses portes à la mi-septembre. Proposant des activités tournées vers l’économie sociale et solidaire, il permet aussi à ses intervenants de se constituer un réseau.

C’est un lieu original qui a ouvert ses portes mi-septembre, dans les hauteurs d’Hardricourt. Fabrik nature est un tiers-lieu imaginé par Isabelle Outrebon, anicenne présidente des Hardriculteurs, et Florian Meizaud, fondateur de Fiertile, une épicerie fine en ligne dédiée aux ­produits locaux du Limousin.

Ce tiers-lieu est à destination des Franciliens cherchant à découvrir des activités permacoles, ou tout simplement se rapprocher de la nature, par le biais d’activités artistiques, artisanales, ou gastronomiques. Il est également une occasion pour les professionnels développant ces valeurs de se constituer un réseau. « Le Covid est tombé, et j’ai reçu sur mon site de Woofing (principe de travailler en échange du gîte et du couvert, Ndlr) 80 propositions de jeunes citadins qui voulaient changer de mode de vie, détaille Isabelle Outrebon de la genèse du projet. […] Cet hiver on a accueilli […] des citadins qui sont venus là, remettre en place la bergerie, ils ont mis la main à la pâte. »

Fabrik nature reprend ainsi trois projets en un, « une petite ferme permacole, une guinguette et une épicerie fertile », énumère Isabelle Outrebon, qui précise avoir pris exemple sur la Recyclerie et les Grands voisins, tiers-lieux parisiens tournés vers l’économie sociale et solidaire. « Je m’étais dit comment faire un petit lieu à partir d’une habitation, plutôt dans un lieu entre rural et citadin et comment accueillir des Parisiens parce qu’ici les gens ne connaissent pas », poursuit-elle.

Fabrik nature peut également être un lieu de mise en relation, entre professionnels du secteur et les visiteurs. Timothée, spécialiste en agriculture urbaine, a contribué au ­développement de potagers de la Caisse des dépôts et suit actuellement une formation pour devenir maître-composteur et animer des ateliers au sein du tiers-lieu. « Isabelle a du coup fait un écosystème, autour du jardinage, de la permaculture… […], relève-t-il. Ça pourrait être un atelier, montrer aux personnes qui souhaitent venir ce qu’est le compost, comment il est important aujourd’hui de composter. […] Si on installe un compost ça peut être une opportunité de récupérer ce qu’il reste de la décomposition des déchets pour ­l’utiliser dans le jardin. »

Un aspect que confirme Florian Meizaud. « Ce qui est marquant dans ce type d’événement c’est que les gens sont très engagés et qu’il y a un engagement qui est très professionnel finalement, reconnaît-il. […] Par contre il y a du réseautage, c’est-à-dire que très bien, ceux qui font à manger peuvent être contactés pour un évènement [extérieur], le photographe, on a distribué des cartes, etc. »

Mise à jour du 29/10/2021 :
Une précédente version de cette article indiquait qu’Isabelle Outrebon était présidente des Hardriculteurs. Ce n’est actuellement plus le cas, depuis plus d’un an. La Gazette présente ses excuses aux lecteurs pour cette erreur.