La question de l’habitat au coeur de l’aménagement du centre-ville

Seize délibérations ont été consacrées au centre-ville et portaient sur le commerce mais aussi la réhabilitation ou la création de logements.

Deux ans après, le centre-ville mantais était une nouvelle fois à l’ordre du jour d’un conseil municipal extraordinaire ce lundi 18 octobre. Seize délibérations ont été proposées aux élus, concernant notamment la création d’une société d’économies mixte pour racheter les fonds de commerces vacants, la première phase de fouilles archéologiques autour des places Saint-Maclou et du Marché au blé, ou encore la création d’un évènement sons et lumières autour de la collégiale. La question du logement en centre-ville a longuement été évoquée à travers plusieurs délibérations, notamment le déclassement et la désaffection du centre Hélène Touvay.

« Nous allons accélérer la cadence », assure l’édile, Raphaël Cognet (LR) à propos des aménagements futurs du centre-ville et du vote de l’opération de réaménagement territorial (ORT) en première délibération. Cette ORT, « est la prise en considération d’un projet d’aménagement global pour pouvoir agir sur tous les leviers », poursuit l’élu. « C’est une zone qui s’étend depuis le belvédère fluvial jusqu’au quartier gare et qui est, en gros, une zone précise pour agir pour les commerces, pour l’habitat, pour la mobilité et l’espace public et pour la stratégie territoriale », précise-t-il enfin.

Un dispositif qui permettra éventuellement aux services de l’urbanisme de « différer des projets d’aménagements » que la municipalité pourra juger « peu cohérents » via un sursis à statuer. Une méthode que déplore le chef de file du groupe Vivre mieux à Mantes-la-Jolie, le communiste Marc Jammet. « La délibération ne dit qu’une chose c’est que vous pouvez vous opposer à toute opération qui n’irait pas dans le sens que vous souhaitez, au détriment d’un certain nombre de Mantais qui souhaiteraient faire autre chose », regrette-t-il. Une position qu’assume Raphaël Cognet : « Quand un intérêt particulier contrevient à l’intérêt général il est normal que la Ville se dote des outils juridiques. Je vais prendre un exemple précis, si nous voulons construire de nouvelles écoles, il est normal que nous maîtrisions plus de foncier. »

Sur cette question de l’habitat, Raphaël Cognet souligne que « nous avons 600 à 700 logements qu’il nous faut rénover » dans ce périmètre. « Agir sur l’habitat c’est agir sur tous les types de logements, les logements qui existent déjà, et qui parfois sont dégradés, mais aussi en produire de nouveaux via des opérations de requalification et des micro-projets urbains », explique-t-il. C’est pourquoi il a été proposé au conseil municipal de déclasser le centre Hélène Touvay, la crèche Pirouette devant déménager au rez-de-chaussée du siège social des Résidences Yvelines-Essonne.

Le centre, ainsi que la parcelle attenante, seront, eux, vendus au promoteur Emerige résidentiel pour un montant de 984 000 euros. Le centre Hélène Touvay sera conservé, car dans le périmètre de la collégiale et réhabilité de façon à pouvoir accueillir sept logements. Au total, 65 logements seront construits sur une emprise foncière de 4 150 m² et 45 m² seront dédiés à un commerce. « La crèche Pirouette très demandée par les familles de centre-ville, mais elle est très peu adaptée et en plus ça crée des difficultés de circulation, d’accès, justifie de cette décision Raphaël Cognet. […] Nous sommes dans un secteur à restructurer puisqu’il y a des problèmes d’habitats insalubres, ­d’habitats indignes. »

« Il n’y a pas d’habitats insalubres sur le centre Hélène Touvay, vous venez de préciser que c’est sur le quartier, certes mais je ne vois pas ce que ça va changer par rapport à la cession et à la vente du centre Hélène Touvay à un promoteur immobilier, rétorque la communiste Armelle Hervé. […] Ainsi 2 000 m² vont être vendus au promoteur Emerige résidentiel, promoteur de résidences de luxe pourrions nous rajouter, spécialisé dans le Vefa haut de gamme […]. J’espère monsieur le maire que quand vous recevrez des Mantais dans vos permanences du lundi soir, vous interpellant sur des questions de logements vous aurez à cœur de leur préciser que ces logements là ne seront pas pour eux. »

Evoquant après le conseil municipal un prix de « 4 000 euros du m² », Raphaël Cognet réfute cependant une volonté d’exclusion. « Nous sommes dans un secteur dense, le risque avec un secteur dense c’est que les marchands de sommeil achètent, divisent les appartements comme ils le font déjà, de 30 m² on passe à trois appartements de 10 m² qui sont tous loués 1 000 euros par mois en liquide, analyse-t-il. […] L’habitat il faut qu’il s’adresse à toutes les formes économiques, il y a des gens qui sont dans le logement social, il faut qu’ils aient un habitat de qualité, c’est le travail qu’on fait avec les bailleurs, vous avez des gens qui ont des revenus modestes et qui souhaitent devenir propriétaires, il faut qu’ils aient de l’habitat de qualité, et vous avez des gens plus aisés qui sont prêts à acheter à Mantes-la-Jolie et il faut aussi qu’ils aient une offre. »