Dans la salle de l’espace Brassens, une trentaine de Muriautins prend place. Ce soir du 3 décembre, la Ville et le bailleur social Les Résidences Yvelines-Essonne ont présenté les grands axes de l’opération de renouvellement urbain du quartier des Musiciens dont les premiers travaux concernant les équipements publics devraient commencer en 2022. Mais élus comme bailleur ont insisté, les opérations concernant la démolition des trois tours Debussy, ainsi que la réhabilitation de 728 logements, se feront sur un temps très long, a minima jusqu’en 2027. Les habitants présents se sont montrés plutôt satisfaits du projet, mais aimeraient surtout que soient réglés leurs soucis du quotidien.
« C’est, un, quelque chose qui est un grand enjeu, deux, c’est quelque chose auquel je tenais particulièrement, fait remarquer le maire DVG, François Garay. La notion des Musiciens, c’est l’entrée de ville quand même, […] c’est tout un pan de ville qu’il faut travailler. » L’édile insiste d’ailleurs sur la question du logement, et sa qualité : « Je trouve dommage que quand on arrive 20, 30, 40 ou 50 ans après, qu’on soient obligés de revoir complètement les logements, les réhabiliter. Peut-être que la durée de vie c’est de 50 ans, […] mais c’est une vraie question, la capacité à maintenir en état tout un ensemble en tant que tel. »
Les ambitions de la première rénovation urbaine « un quartier exemplaire en matière environnementale […], la réussite éducative », seront maintenues pour cette opération, assure l’adjoint à l’urbanisme, Boris Venon (PS), puisque le quartier devrait accueillir un pôle éducatif sur le modèle du Pôle Molière. « C’est un projet qui va prendre du temps, on va essayer d’aller le plus vite possible, poursuit-il. […] La rénovation, il faut bien avoir à l’esprit qu’elle va nous entraîner sur un cycle d’à peu près dix ans. »
Un des chantiers d’ampleur concerne le relogement des résidents des 196 appartements des tours Debussy, vouées à disparaître. « On aura en fait une phase d’enquête sociale qui permettra de diagnostiquer vos besoins, de bien comprendre pour chacun ce dont vous avez besoin pour pouvoir atteindre un nouveau logement, on aura une période jusqu’à février 2022 pour pouvoir vous rencontrer, indique Marylin Nabais, directrice de l’agence des Mureaux des Résidences Yvelines-Essonne. […] Le relogement ensuite se déroulera jusqu’en 2026. »
Concernant les réhabilitations de logements et des parties communes, elles porteront sur « une mise en conformité électricité, la réfection complète de vos pièces humides, sanitaires, la réfection de murs et sols […] l’isolation thermique par l’extérieur […], le remplacement de menuiseries extérieures et la réfection des toitures », énumère-t-elle, le but étant d’obtenir des logements moins énergivores. Le premier chantier démarrera à la Tour Rouget d’ici à début 2023, avant de s’étendre dans les deux secteurs Bizet et Rouget de Lisle entre fin 2023 et fin 2024. Les travaux se finiront ensuite sur les bâtiments de l’îlôt Chopin, mais aucune date n’a été annoncée à l’issue de la réunion. Le coût total de ces réhabilitations a été estimé à 48 millions d’euros. « On a l’Agence nationale de la rénovation urbaine qui nous apporte 3,4 millions d’euros pour nous accompagner dans ce projet et le Département,11 millions d’euros », complète Marylin Nabais.
Le calendrier annoncé ne correspond pas tout à fait aux attentes de cette Muriautine, habitant dans les bâtiments Chopin depuis 1972. « On a toujours commencé par Bizet, Rouget et nous Chopin c’est toujours en dernier. On a l’impression qu’on n’avance pas, déplore-t-elle. […] Il pleut sur notre palier, tous les ans on refait la terrasse […]. Nous on a eu des travaux en 1997 sur Chopin, et depuis on a plus rien. »
Le calendrier, Marylin Nabais l’assume : « Quand on organise un phasage avec l’ensemble des professionnels qui sont chargés d’évaluer l’impact architectural dans le quartier on n’a pas forcément de cible par rapport à un choix sur l’historique. […] Le démarrage se porte sur la tour Rouget puisque c’est la centralité du quartier, ça va nous permettre aussi de travailler les différentes architectures […] qu’on attend demain qui sont en fait de casser l’image du quartier que vous avez aujourd’hui et donc vont nous permettre d’apporter des lectures différentes pour éviter d’avoir des bâtiments qui se ressemblent tous. »
« Je crois qu’aujourd’hui on amène un espoir, c’est important, conclut François Garay. Par contre il va falloir qu’on travaille, j’ai confiance en le bailleur, en ce que j’appellerai le quotidien, mais le quotidien qui sont là depuis 40 ans qui seront peut-être pas là dans 20 ans, ressentent aussi qu’on se préoccupe d’eux. »