Coup de pédale contre les violences conjugales. Tel est le nom de l’initiative élaborée par l’association Social Sport et Performance, en partenariat avec l’Ifep, dédiée à l’accompagnement des jeunes de 10 à 25 ans présentant un risque de marginalisation sociale. L’objectif du projet a consisté, pour sept jeunes Mantais, à parcourir, cet été, à vélo, la distance de 790 kilomètres entre Paris et Montpellier (Hérault) en une semaine au profit du centre d’information sur les droits des femmes et des familles (CIDFF) des Yvelines.
Selon le président et co-fondateur de l’association, Mounir Haddi, « 1 670 euros » ont été récoltés. Le 25 novembre, au cinéma Le Chaplin, un extrait du documentaire réalisé durant le parcours a été diffusé. Mounir Haddi veut désormais en faire un outil de sensibilisation aux violences conjugales.
« L’idée de ce documentaire c’est vraiment de créer un outil pédagogique, éducatif et de prévention autour de la violence conjugale. [Le but] c’est de le diffuser dans les collèges, les lycées mais également dans les universités, les écoles d’infirmières pour qu’un maximum de public soit au courant de la violence conjugale et de son ampleur », déclare-t-il en insistant sur le fait que cela concerne à la fois les hommes et les femmes.
Avec la diffusion de cet extrait documentaire lors de la journée internationale pour l’élimination de la violence contre les femmes, Mounir Haddi, espère recueillir des financements pour terminer le documentaire et le promouvoir à l’échelle nationale. Selon lui, au total, « plusieurs dizaines de milliers d’euros » seraient nécessaires.
La projection ainsi que l’intervention qui a suivi de Marietou Bidanessy, une victime de violences conjugales durant neuf ans, n’a pas laissé le public indifférent. Alors qu’elle raconte son histoire et la violence psychologique qu’elle a subie auprès de son ancien conjoint, les cris d’une femme en pleurs se font entendre dans la salle de cinéma. « J’ai vécu le même calvaire que vous. Merci beaucoup [d’en parler] ! », s’écrie-t-elle en sanglots.
« Ce n’est pas normal [d’avoir été violentée], lui répond Marietou Bidanessy. Aucune femme n’aime être tapée, aucune femme. Si elle reste c’est qu’elle ne sait pas comment faire [pour partir]. » Consciente du fait que les violences conjugales touchent toutes les catégories sociales, elle invite les victimes de violences conjugales à ne surtout pas avoir honte et à en parler autour d’elles.