Lors de la dernière assemblée départementale à Versailles, le 28 janvier, la délibération portant sur l’attribution de nouvelles aides culturelles, d’un montant de 2,1 millions d’euros jusqu’en 2024, a engendré un peu plus de prises de paroles que d’habitude. Il s’agissait notamment d’expliquer les quatre nouveaux axes pour que le Département renouvelle les modalités d’attributions des subventions, en se concentrant sur le patrimoine et les partenariats avec les équipements ou manifestations d’envergure départementale voire nationale.
Ce dont se sont inquiétées plusieurs organisations syndicales et associations du spectacle vivant. Dans un courrier envoyé à l’ensemble des conseillers départementaux, la veille, neuf syndicats ont exprimé leur scepticisme quant aux orientations annoncées, insuffisantes selon eux pour faire perdurer certaines initiatives. Pour l’assemblée départementale, cette réorganisation a pour intérêt d’affirmer le rôle du Département en tant qu’opérateur culturel et de contribuer au développement du Pass +. Pour faciliter cette transition, le Département a mis en place un fonds d’aide de 500 000 euros répartis entre les différentes structures qui en feront la demande.
Parmi les objectifs affichés par le Département figurent ainsi la reconduction de plusieurs partenariats avec des équipements au rayonnement départemental comme la Scène nationale de Saint-Quentin en Yvelines, ou encore le lancement d’un appel à projets dédié au patrimoine, « visant à rapprocher tous les publics de nos territoires, y compris les publics éloignés de leur patrimoine historique et naturel, au travers d’actions culturelles distinctives », rapporte Anne Capiaux (LR), conseillère départementale du canton d’Elancourt. Une attention particulière est également apportée aux structures souhaitant se moderniser ou développer des services ou de nouvelles pratiques.
« La concentration des soutiens sur une poignée d’établissements déjà fortement financés par la puissance publique est un message terrible de déconsidération pour les dizaines d’initiatives de nos localités rurales et urbaines, écrivent quant à eux les syndicats. L’appel à projets autour du patrimoine n’apparaît clairement pas comme un levier pour permettre à la très grande majorité des structures de poursuivre leurs actions artistiques et culturelles. »
« Nous allons apporter une aide en fonctionnement de 500 000 euros à des structures associatives locales », appuie toutefois Joséphine Kollmannsberger (LR), vice-présidente en charge du tourisme. Elle insiste cependant sur un point : « Le Pass + est un véritable porteur d’action pour tous nos opérateurs territoriaux, pour tous nos partenaires, il faut impérativement que nous puissions travailler d’arrache-pied sur le territoire, sur ce Pass + qui peut sembler quelque chose d’anodin, mais qui, au contraire, apporte des financements très, très importants. »
Selon la vice-présidente, « plus de 150 000 » jeunes âgés de 11 à 18 ans, qui pourraient être concernés par ce dispositif de portefeuille numérique de 80 euros ou de 100 euros pour les boursiers, « ne le sont pas encore ». Mis en place en 2015, ce Pass + constitue une « révolution pour le monde culturel», selon le président du Département, Pierre Bédier (LR), et avait déjà amené à une révision des politiques culturelles du Département, suite à la baisse de la dotation globale de fonctionnement, « avec la logique qui est d’essayer de rapprocher le spectateur ou le sportif […], le citoyen de l’offre », rappelle-t-il. Avant de préciser : « Les 500 000 euros annoncés le sont à titre transitoire, il faut que tout le monde adhère au Pass +. On a doublé les crédits, ce n’est quand même pas rien, il faut que cet argent aille dans les associations, à elles d’adhérer. »