Karl Olive soumet ses propositions pour l’insertion par le sport

Missionné d’un rapport sur l’insertion des jeunes par le sport dans les quartiers, le maire pisciacais a présenté ses 24 préconisations aux ministres du sport et de la Ville.

Il avait été chargé en octobre dernier de réfléchir aux moyens d’utiliser le sport comme levier d’insertion dans les quartiers prioritaires. Ce 22 février le maire de Poissy, Karl Olive (DVD), a remis les conclusions de son rapport à Roxana Maracineanu, ministre des sports, et Nadia Hai, ministre de la Ville. Après avoir auditionné une centaine d’acteurs, interrogé l’ensemble des fédérations sportives et organisé un colloque à l’Assemblée nationale en décembre dernier, l’édile soumet au gouvernement 24 préconisations pour « faire nation par le sport ».

Car de ce « travail de terrain », Karl Olive retient avant tout un « constat alarmant pour nos jeunes en général, mais [surtout] pour nos jeunes dans les quartiers ». Selon l’édile, la crise sanitaire aurait particulièrement pesé sur la santé de ces derniers. « Nous sommes allés à la rencontre de certains principaux de collège et on nous disait que certains élèves de 3e avaient pris 15 kilos en moins de deux ans », ­rapporte le maire pisciacais.

Face à ce constat, l’élu juge qu’il est nécessaire d’apporter « de nouvelles offres » au plus près des quartiers et de leurs habitants. Sur le modèle des « dojo solidaires » que porte la fédération française de judo, Karl Olive propose ainsi le développement de « tiers-lieux sportifs » installés directement dans les ­immeubles des bailleurs sociaux.

« Les bailleurs, souvent, sont prêts à mettre leurs friches, en rez-de-chaussée à la disposition des collectivités et donc des clubs, détaille-t-il. Et j’ai proposé qu’on l’élargisse [le concept de dojo solidaire] pour y mettre des ateliers de renforcement musculaire, pourquoi pas de l’aide aux devoirs ou de la boxe éducative. » L’idée a été saluée par Nadia Hai qui a annoncé son intention de lancer une ­réflexion en ce sens avec les ­syndicats des bailleurs sociaux.

Sur le volet de l’éducation, l’édile propose de faire évoluer les cités éducatives, en plaçant, comme à Poissy, le sport au cœur du dispositif. Selon lui, les résultats observés dans sa commune ou à Bordeaux (Gironde) sont prometteurs : « Les jeunes sont moins absents, ont des résultats qui sont supérieurs de plus de 20 % à la moyenne nationale [des zones REP +] et il y a un respect à la discipline qui devient plus naturel. » Il suggère également de généraliser le programme des coachs d’insertion, expérimenté notamment à Chanteloup-les-Vignes, qui prévoit que les éducateurs puissent détecter et accompagner les jeunes dans un parcours d’employabilité.