Avant le Groenland, les élèves découvrent la vie de scientifique en Antarctique

Cyprien Verseux, chef d’une expédition d’un an en Antarctique, a tenu une conférence devant les élèves mantais, dont douze préparent un voyage au Groenland.

De la glace à perte de vue, un mercure affichant -80 degrés et une nuit longue de plusieurs mois, le récit du scientifique a surpris mais pas découragé les futurs aventuriers. Vendredi 11 mars, une soixantaine d’élèves mantais ont assisté, au lycée Saint-Exupéry, à une conférence donnée par Cyprien Verseux, un scientifique qui a passé un an sur une base de recherches en Antarctique. Une rencontre organisée dans le cadre du départ, au mois de juin, de douze lycéens au Groenland.

Sollicité par Yvan Dromard, le professeur d’histoire à l’initiative de ce très original voyage scolaire en avril 2019, Cyprien Verseux a retracé, devant les élèves, le journal de bord de son expédition sur la base antarctique Concordia, station de recherches franco-italienne. « C’est ce qui ressemble le plus [sur Terre] aux conditions d’une mission sur la Lune ou sur Mars », explique l’astrophysicien reconverti en glaciologue pour l’occasion. Isolé du monde pendant plusieurs mois à tout juste 27 ans avec douze autres scientifiques, Cyprien Verseux projette sur l’écran des clichés saisissants de la voie lactée et des aurores australes ­contemplées sur place.

Cyprien Verseux a retracé, devant les élèves, le journal de bord de son expédition sur la base antarctique Concordia, station de recherches franco-italienne.

« Est-ce que le froid vous a déjà fait perdre la tête ? Il y avait des tensions dans votre équipe ? », s’interrogent les élèves avec curiosité et admiration. « Je me souviens qu’au début de l’hiver, j’étais en train de faire des analyses dehors et j’ai commencé à agir et à réfléchir bizarrement parce que je commençais à perdre connaissance », raconte Cyprien Verseux en soulignant que l’isolement, même pour ces professionnels aguerris, n’est pas toujours simple à gérer. La conférence s’est terminée sur un temps d’échanges entre le scientifique et les douze élèves qui passeront neufs jours au Groenland.

Bien que le départ ait été repoussé par la crise sanitaire, les anciens élèves du collège André Chénier, maintenant en classe de seconde et dispersés dans des lycées différents, restent motivés en vue du départ le 9 juin prochain. L’abnégation de leur professeur a d’ailleurs permis de récolter 74 000 euros. « Ça veut dire que les familles n’auront rien à payer », précise Yvan Dromard avec beaucoup de soulagement. Cette somme permettra également de financer le matériel pour permettre aux explorateurs en herbe de documenter leur voyage. « Ça va leur apprendre à se dépasser, travailler en équipe et peut être aussi, faire naître des vocations, je pense que tous les élèves en tireront quelque chose de super », estime ­Cyprien ­Verseux.