Les habitants de la Tour Neptune excédés par une salle de shoot improvisée

Jeudi 24 mars, un cocaïnomane originaire de Limay comparaissait devant la justice après une altercation avec les habitants de l’immeuble dans lequel il avait l’habitude de se piquer.

Les habitants de la Tour Neptune sont à bout de nerfs. Plongés depuis plusieurs années dans une vaste opération de réhabilitation de leur immeuble qui surplombe la dalle du Val Fourré, ils luttent encore contre le squat de leur hall d’immeuble, devenu, ces derniers temps, le lieu de shoot privilégié de certains cocaïnomanes. L’un d’entre eux comparaissait jeudi 24 mars devant le tribunal correctionnel de Versailles après une altercation avec des membres du syndicat de copropriété qui a éclaté deux jours plus tôt.

Ce sans domicile fixe, originaire de Limay, est notamment accusé d’avoir porté des coups à l’un des habitants venu le déloger. « Les habitants n’en peuvent plus, ils rapportent au policiers que de nombreuses seringues traînent par terre, à la vue des enfants, note la juge de la détresse des riverains. Quand [le prévenu] a été aperçu en train de s’injecter de la cocaïne dans le hall, un père de famille lui a sommé de quitter les lieux mais il s’est énervé et a frappé [le plaignant] au cou et dans les jambes. » Alertée par les habitants, la police l’a interpellé sur place.

Devant le tribunal, l’homme de 35 ans est confus et se perd à plusieurs reprises dans ses propos. Interrogé sur les faits, il reconnaît s’abriter régulièrement dans le hall de l’immeuble situé rue Pierre de Ronsard pour se droguer mais nie formellement les violences. « [Le plaignant] est venu me voir pour me dire de dégager, il m’a retenu et quand j’ai voulu partir, la police est arrivée », assure-t-il.

De plus, comme le relève son avocat, la victime n’a pas souhaité faire constater ses blessures supposées, ne laissant au tribunal qu’un cas de « parole contre parole ». Sur ces faits, le trentenaire a donc été relaxé sur le bénéfice du doute, mais condamné pour d’autres motifs. Il avait effectivement refusé de se soumettre aux relevés d’empreintes lors de son arrivée au commissariat de Mantes-la-Jolie et était sous le coup d’un sursis pour consommation de stupéfiants. Au final, il a été condamné à une peine de huit mois de prison ferme et fait persona non grata à Mantes-la-Jolie par le ­tribunal.