L’ex-entraîneur de foot condamné à dix ans de prison pour viols et agressions sexuelles sur mineurs

Cet ancien entraîneur du FC Magnanville a été condamné pour avoir abusé de plusieurs jeunes joueurs de l’équipe qu’il entraînait entre 2016 et 2019.

Au terme d’un procès de sept jours, l’ancien entraîneur du FC Magnanville a été condamné, par la cour d’assises de Versailles, à dix ans de réclusion criminelle. Ce Mantevillois de 48 ans a été reconnu coupable d’avoir, entre 2016 et 2019, violé, agressé et tenté d’agresser sexuellement plusieurs jeunes garçons en usant de son rôle dans l’association sportive de la commune. Âgés de 13 à 18 ans aux moments des faits, les victimes sont toutes des joueurs de l’équipe qu’il entraînait ­bénévolement.

L’affaire avait éclaté, il y a deux ans, en janvier 2020, lorsqu’une des victimes avait eu le courage de dévoiler les agissements de son coach, qui avait abusé de lui sur leur lieu de travail commun, l’entreprise Selmer basée à Mantes-la-Ville. Puis, lorsque le bruit se répand au club, plusieurs autres témoignages affluent. Ils rapportent que l’entraîneur bénévole invitait les jeunes garçons de son équipe à venir profiter de son matériel de musculation installé à l’abri des regards, dans son sous-sol. C’est ici que le Mantevillois a agressé la plupart des victimes mineures, en les masturbant ou leur faisant des fellations, « ce qui est maintenant considéré par la loi, au même titre que la pénétration sexuelle non consentie, comme un viol », rappelle la juge.

Déjà condamné à huit mois de prison avec sursis en 2008 pour des faits d’agression sexuelle, l’accusé a reconnu la plupart des faits qui lui étaient reprochés en avançant « une addiction avec les jeunes garçons », comme le rapporte le quotidien Le Parisien. « Je ne voulais pas leur faire du mal, je voulais leur donner du plaisir. Il n’y a pas de contrainte, si on ne me dit pas non je peux aller plus loin », relatent notamment nos confrères de la défense de l’entraîneur. L’avocat général a requis à son encontre une peine de treize ans de prison.

Mardi 21 juin, jour de délibéré, les rangées de parties civiles sont pleines pour le dénouement d’un procès éprouvant pour les victimes et leurs familles.Vêtus des couleurs du nouveau club de foot de la commune, les jeunes joueurs évoquent ensemble les dernières rumeurs de transferts des stars du ballon rond en attendant que les jurés trouvent une majorité sur les 52 questions qui leur ont été posées. Après sept longues heures d’attente, les portes de la salle d’audience rouvrent pour le prononcé du verdict. L’entraîneur est reconnu coupable de la quasi-totalité des chefs d’accusation, hormis pour une victime pour laquelle il a été acquitté. Le quadragénaire, désormais inscrit au fichier des délinquants sexuels, est interdit d’exercer une activité professionnelle ou bénévole qui implique un contact avec des mineurs. Son avocate a indiqué qu’il ne ferait pas appel de ces décisions.

« On peut dire que la cour n’a pas été laxiste à ce niveau et qu’elle a pris une décision qui correspond non seulement à la gravité des infractions, aux nombres de victimes, et puis au fait que [l’accusé] avait déjà été condamné pour des faits similaires », commente maître François Gerber, l’avocat des parties civiles. À l’extérieur de la salle, la sentence reste toujours trop faible pour certains parents qui fondent en larmes. « En gros il sort dans quatre ans », s’agace l’un d’entre eux en ­passant la porte du tribunal.