La genèse muriautine de « Comme un prince »

Depuis une dizaine d’années, Les Mureaux soigne son image. La Ville s’investit pour intégrer le panorama audiovisuel sous diverses formes. Dernier fait en date : le tournage du film « Comme un prince » d’Ali Marhyar, qui a passé une partie de sa jeunesse dans la cité muriautine.

Ils ont gardé le meilleur pour la fin, là où tout a commencé. Après une tournée dans toute la France, « Comme un prince » s’offrait sa dernière avant-première au cinéma Frédéric Dard des Mureaux le 8 janvier. Un événement négocié lors de la signature de la convention de tournage entre la société de production du film et la Ville. Et si à l’écran, les spectateurs verront principalement le château de Chambord, c’est bien grâce aux Mureaux que le film a vu le jour.

Ali Marhyar, le réalisateur, y a vécu une bonne partie de sa jeunesse et garde encore de nombreuses attaches. Comme sa mère, présente de cette avant-première, comme de vieilles connaissances prêtes à dégainer quelques vieux dossiers. Par ailleurs, il a également été licencié à l’usine à champions muriautine, le club de boxe BAM L’Héritage. À l’instar du metteur en scène, les frères Hallab se sont chargés d’entraîner Ahmed Sylla pour le rendre crédible en tant qu’ex-étoile montante du noble art. La tête d’affiche du film a même révélé avoir vomi plusieurs fois devant l’intensité des exercices. « Je pensais qu’ils allaient stopper en me voyant dans cet état mais non » s’amuse-t-il.

Un film, plusieurs valeurs

Ali Marhyar a donc réussi à écrire un long métrage en mêlant l’amour pour sa ville et son sport sans qu’il soit un prétexte à l’histoire mais bien une partie intégrante : la transmission entre deux personnes qui « pensent que leur vie est foutue ». Autre valeur que prône l’ancien Muriautin, la « famille », ce qui se voit bien dans le casting. Bon nombre de comédiens de « Comme un prince » proviennent de ses expériences passées dans le cinéma : Julia Piaton (Family Business), Igor Gotesman (Five, Casting(s)) et Jonathan Cohen (Budapest, Family Business et La Flamme), venu amuser la galerie lors de quelques scènes.

Dans ce long-métrage, les spectateurs pourront donc reconnaître le COSEC Pablo Neruda et le gymnase Pierre de Coubertin. Après Kendji Girac qui avait donné un concert privé de Noël à l’école élémentaire Roux-Calmette l’année dernière, les Mureaux continuent d’intégrer le panorama audiovisuel français. Depuis plus de 10 ans, l’équipe municipale travaille son image de marque en intégrant les bases de données de tournage du cinéma et en participant à des salons afin de mettre en valeur son patrimoine riche et varié (château de Becheville, l’éco-quartier Molière). À la fin de cette avant-première, Muriautins et Muriautines ont pu profiter d’un moment d’échange avec l’équipe du film. Et une dernière séance de selfie et de dédicace avec Ahmed Sylla et la jeune Mallory Wanecque – crédible dans son rôle de jeune fille un peu perdue – tout ce petit monde est reparti… comme un prince.

Notre avis

L’histoire et ses sous-intrigues sont cousues de fil blanc, même si dans l’ensemble, la bonne volonté d’Ali Marhyar est palpable. Les séquences émotions auraient mérité d’être plus approfondies, peut-être en rallongeant le film d’un petit quart d’heure. Le long métrage arrive à faire sourire et Mallory Wanecque tient bien son rôle de fille en manque de repères. Nous aurions aimé ressentir plus cet aspect chez Ahmed Sylla qui vient de perdre son rêve d’obtenir une médaille olympique. Les séquences de boxe manquent un peu de peps mais l’ensemble est regardable. Une petite mention pour Jonathan Lambert, peu présent à l’écran mais dont les passages seront mémorables.