Sécurité : de la com, toujours de la com

C’est la nouvelle lubie du maire de Mantes-la-Jolie ! Lequel invite les acteurs du secteur à se réunir pour agir puis il lui faut le rapport d’un cabinet spécialisé pour s’apercevoir que sa jeunesse est un peu turbulente. Bref, à mettre en place des méthodes vieilles d’au moins 30 ans.

Lié aux milieux les plus droitiers et conservateurs sous des airs de garçon dans le vent avec son jean et son parka kaki, le maire de Mantes-la-Jolie semble découvrir que la délinquance est un souci pour ses contemporains. Décidément, sa capacité à prendre le pouls de la population mantaise et son flair légendaire nous étonneront toujours.

L’élu ne fait ni une ni deux, il se précipite pour inviter les acteurs de la sécurité, policiers, gendarmes et magistrats puis décide de muscler la police municipale, laquelle en a bien besoin car faute d’effectif, elle est en dessous de la ligne de flottaison pour espérer être efficace. Là encore, il opère dans la plus grande transparence. Les agents de la police municipale découvrent au dernier moment qu’ils vont être dotés d’un directeur tranquillité. L’homme est en poste depuis le 11 janvier mais on ne sait rien de lui. Est-ce un ancien commissaire ou officier de la police nationale. Est-il issu de la filière « police municipale » ? Son CV est-il compatible avec ses nouvelles fonctions ? De tout ça, personne n’en a été informé.

Tout juste sait-on que sa première décision a été se supprimer les patrouilles nocturnes pour que les policiers opèrent à six l’après-midi et sept le matin.

Ce qui révèle au passage que les effectifs de la police municipale ont fondu comme neige au soleil. Des 50 qui avaient été promis, il n’en reste plus que 14 si on inclue le chef de service. Pour une population de 45 000 habitants, c’est peu, très peu même.

Mais qu’à cela ne tienne, le nouveau directeur s’emploie depuis son bureau du poste de police municipal à tenter de redresser la barre. Il a réussi à publier des offres de poste sur le site emploi-territorial.fr pour offrir des opportunités à des gardiens, gardiens-brigadiers, brigadier-chef principal ou encore chef de service.

Pour tenter d’attirer le chaland en uniforme, la ville ne lésine pas sur les conditions de travail et les équipements. Il est ainsi question de trois vacations opérationnelles par semaine, d’une planification sur 4 semaines, d’un dimanche et deux samedis travaillés par mois, de deux vacations permettant de percevoir des heures supplémentaires plus une vacation donnant droit à un jour de récupération. Si ce n’est pas le Club Med, ce n’est pas non plus la mine.

Pour encourager les postulants, la ville annonce des achats : quatre nouvelles voitures, un VTT électrique, une moto BMW GS ainsi que des armes, notamment des pistolets automatiques, des pistolets à impulsion électrique (Taser), des lanceurs de balle de défense (flash-ball), des bombes lacrymogènes ainsi que des équipements de protection.

En revanche, il n’est pas question de l’achat d’un bateau. Oui, vous avez bien lu, d’un bateau. Car il est envisagé au sein de la police municipale d’une brigade nautique.

On connaissait les brigades nautiques des polices municipales de Nice et Antibes notamment.

Mais comme Raphaël Cognet a décidé d’innover, les policiers iront aussi sur l’eau.

Si ces promesses sont pour une fois tenues par la municipalité, combien cela va-t-il coûter aux contribuables mantais ? Et pour quels résultats ? On attend avec gourmandise le bilan chiffré de cette police municipale mantaise aux ambitions affichées.