
Son béret fétiche à la main, Guillaume Kasbarian visite le bâtiment d’Énergie Solidaire situé à Carrières-sous-Poissy. Cette association aiguille chaque année plusieurs milliers de particuliers pour la rénovation de leurs habitations et les conseille afin de bénéficier du service France Renov’. Mais en cette fin de matinée du 21 mars, en plus des élus divers et variés – maires, députés, conseillers municipaux – une polémique accompagne également le ministre du logement. D’après des indiscrétions de Paris Match, l’aide personnalisée au logement (APL) – aide déjà rabotée de 5 euros en 2018 – serait dans le viseur du gouvernement. « J’assure avec force et vigueur que l’article de ce journal est faux, assène-t-il d’un ton péremptoire. Il n’y a aucun projet de remise en cause des APL, et ce dans aucun ministère. »
Après cette mise au point, le Ministre peut retourner vaquer à ses occupations et admirer les différents éco-matériaux qu’Energies Solidaires propose. Puis écoute le témoignage d’une Conflanaise qui a effectué pour 100 000 euros de travaux – subventionnés à 25 % par MaPrimeRenov’ – afin de faire passer sa maison de la classe énergétique F à la classe énergétique C. « L’idéal serait de tout rénover » s’exclame Guillaume Kasbarian. Et d’un revers de main, il balaie le coup de rabot d’1 milliard d’euros sur ce dispositif : « Le budget 2024 est quand même en augmentation. Jamais l’Etat n’a mis autant de moyens pour la rénovation des bâtiments. » Il précise également que les fonds disponibles l’année dernière n’ont pas été totalement consommés.

Une simplification pour tout le monde
Alors, pour encourager les Français à y recourir, le gouvernement a décrété la prolongation jusqu’au 31 décembre 2024 l’éligibilité de MaPrimeRénov’ pour des gestes simples comme l’isolation. « Il faut faire les devis » insiste l’ex-député de l’Eure-et-Loir. Plus de 600 structures vont donc être homologuées France Renov’ – surtout dans les zones rurales où il y a de vrais manques – permettant l’ajout de plus d’un millier d’accompagnateurs.
Conscient de la lourdeur administrative, aussi bien pour les particuliers que pour les artisans, l’État a engagé des discussions avec la Confédération de l’artisanat et des petites entreprises du bâtiment (CAPEB) et la Fédération française du bâtiment (FFB). Prochainement, les entreprises verront les homologations RGE être dématérialisées et durer 8 ans au lieu de 4 actuellement, avec aussi la possibilité de l’obtenir grâce à une validation des acquis de l’expérience. « Cela peut aider des petits artisans qui n’en font pas la demande alors qu’ils réalisent déjà ce type de travaux » reconnait Vincent Levistre, co-directeur d’Energies Solidaires.
Après ce « y a plus qu’à », Guillaume Kasbarian s’est rendu à Poissy afin d’aller à la rencontre des sinistrés de l’immeuble incendié de la rue des Pavillons : « Karl Olive m’avait fait cette demande la semaine dernière puisque j’allais dans les Yvelines. Si cela peut permettre un meilleur traitement du problème. »