L’Atrium, nouveau point d’entrée de la Ville

À cause des multiples recours de la part d’Auchan, l’Atrium - projet immobilier résidentiel et commercial de Magnanville - a été retardé de plus de trois ans et demi. Sa première pierre a été symboliquement posée le 29 avril en présence des élus et des promoteurs.

Depuis plus de dix ans, l’emplacement de l’ancien entrepôt du magasin But attendait un projet immobilier digne de ce nom afin de débarrasser Magnanville de cette verrue urbaine. « C’est comme si nous étions dépossédés d’une partie de notre ville » soupire Michel Lebouc, l’édile de cette commune yvelinoise.

Et finalement, grâce à la communauté urbaine Grand Paris Seine et Oise, l’établissement foncier d’Île-de-France ainsi que le Département – qui effectuera en parallèle les travaux du rond-point du futur complexe d’entrée de ville – l’Atrium est enfin en train de sortir de terre. Les 20 000 m² se décomposent de la manière suivante : 169 logements, une résidence intergénérationnelle, un hôtel trois étoiles avec 93 chambres, sept commerces de proximité et un Lidl. D’ailleurs, c’est à cause de l’enseigne discount que ce projet n’est toujours pas ­terminé.

Encore en travaux, l'Atrium accueillera principalement une résidence intergénérationnelle, 169 logements et un LIDL

« Auchan, des scélérats ! »

En effet, pour arriver à la pose de la première pierre symbolique en cette journée du 29 avril, Magnanville a dû se battre contre Goliath : le centre commercial Auchan de Mantes-la-Jolie. « Des scélérats ! » comme n’hésite pas à les qualifier Pierre Bédier. Le président du Département continue sur sa lancée et poursuit la mauvaise publicité envers les magasins de la famille Mulliez : « Celui de Plaisir est moins cher que son homologue mantais. Je n’appelle pas au boycott mais… » Quant à Michel Lebouc, lui aussi estime que les recours étaient abusifs mais préfère rester factuel : « Dès l’origine du projet en 2019, ils sont passés par la commission départementale d’aménagement commercial et ont été déboutés. Alors ils ont sollicité celle nationale qui nous a obligés à fournir des documents complémentaires. »

Le maire de Magnanville, Michel Lebouc, estime que les recours d'Auchan ont été abusifs.

Bis Repetita, LIDL a bien le droit de poser ses valises à Magnanville mais le centre-commercial n’a pas encore dit son dernier mot. Le tribunal administratif de Versailles a été saisi et doit rendre sa décision prochainement. « Je ne peux encore rien dire » glisse-t-il avec un sourire évocateur. Même si le succès se dessine, l’édile regrette cependant les presque quatre années de perdues. En plus du parfum de la victoire, un sentiment de satisfaction régnait dans le barnum monté à l’intérieur du chantier car les appartements ont quasiment tous trouvé preneurs. « Il n’en reste plus que 22 à l’achat » précise Mathieu Lebreton, le président d’Altarea Cogedim, également ravi de voir que les futurs propriétaires étaient à 50 % yvelinois. Du côté de la municipalité, on explique cette réussite grâce à la diversité des lots proposés : sur les 169, 45 sont en logement locatif intermédiaire et 46 logements locatifs sociaux. Un moyen d’assurer une mixité de la population.

Les travaux sont censés se terminer lors du deuxième semestre 2025. Et plus qu’une nouvelle entrée de ville pour la partie nord de Magnanville, l’Atrium sera également une juxtaposition entre cette commune et sa voisine de Mantes-la-Ville.