Le cinéma vu à travers l’objectif de Franck Stromme

Photographe aux 1001 vies, Franck Stromme est mis à l’honneur lors de l’exposition « Poissy fait son festival ». Du 11 au 26 mai, ses clichés sur les stars du cinéma seront visibles sur le parvis de l’hôtel de ville, au cinéma UGC ainsi qu’à la médiathèque, avec un focus sur son ami Henri Alekan.

Ville de Poissy

C’est une balade que propose l’exposition « Poissy fait son festival » – qui se déroule du 11 au 26 mai – pour mettre en valeur un « enfant » de la cité Saint-Louis. Pour contempler les 70 clichés de Franck Stromme – minutieusement choisis par Michaëlle Dioni afin de « dépoussiérer des vieilles photos » – il faudra tour à tour aller sur la place de la République, au cinéma UGC et à la médiathèque Christine-de-Pizan.

« C’est un vrai trip d’être affiché dans ma ville car elle a toujours été mon point de ralliement » confie l’homme d’une soixantaine d’années. En effet, en plus des stars de cinéma, il a accompagné celles du rock durant leurs tournées, puis s’est mué en reporter de guerre « lorsqu’elles n’avaient plus rien à me raconter de nouveau », arpentant ainsi la Bosnie, le Kosovo ou bien le Liban.

Malgré les horreurs vues, le photographe a conservé son sens de l’humour. Il assure par exemple n’immortaliser et capturer à travers l’objectif que des personnes qu’il apprécie. Car dans le cas contraire, Franck le faisait très bien savoir. « On m’a envoyé au rassemblement de la Jeanne d’Arc organisé par le Front National, explique-t-il de sa voix rocailleuse, j’ai pris un cliché tout con et je l’ai envoyé à ma rédaction pour prouver que j’y étais bien allé. »

« Cela vaudra toutes les marches du festival de Cannes »

Les curieux pourront donc s’émerveiller devant Catherine Deneuve avec en écho sa fille, Chiara Mastroianni, juste de l’autre côté du pilône, ou des stars hollywoodiennes comme Robert de Niro ou Robin Williams. L’occasion de confier une anecdote lorsque le Pisciacais passe devant son cliché. La tête d’affiche de Good Morning Vietnam ou du Cercle des poètes disparus faisait embaucher des sans-domicile fixes durant le temps de tournage. Pour obtenir d’autres péripéties, il faudra contacter l’artiste lui-même : « Je n’ai aucun problème à prendre du temps pour les partager ».

Puisque le 7ème art fait partie ­intégrante de sa vie, une projection de la cérémonie d’ouverture du festival de Cannes suivie du dernier film de Quentin Dupieux, Le deuxième acte, a eu lieu le 14 mai au cinéma UGC de Poissy. « Cela valait toutes les montées et les descentes de marches que j’ai pu réaliser dans ma carrière » confie Franck.

Franck Stromme présente les différents clichés qu'il a pu prendre durant le festival de Cannes. Credit Photo : Ville de Poissy

L’émotion dans ses mots est palpable, comme lorsqu’il évoque « Riton », le surnom affectif de son ami Henri Alekan, qualifié de maître de la lumière par ses pairs. Poissy avait même permis aux deux hommes de briser la glace puisqu’Alekan avait réalisé un documentaire sur les usines Ford pisciacaises. Celui-ci fut chef opérateur sur le chef d’œuvre Les Ailes du Désir de Wim Wenders, lui conférant ainsi sa photographie exceptionnelle. Le réalisateur allemand en avait alors profité pour nommer le cirque – l’un des lieux centraux du long-­métrage – « Alekan ».

Alors que « son » exposition touchera à sa fin, Franck invite également les amateurs de photos au Parcours d’Ateliers d’Artistes de Poissy (PAAP) les 25 et 26 mai. Au 5, rue des Sapins, il exposera des tirages sur des stars du rock. « Et à la fin je brûlerai tout pour conserver l’esprit du rock’n’roll ! »