Chauve qui peut ! Les manigances du président contesté des Républicains, Éric Ciotti – qui a négocié en secret une alliance avec le Rassemblement National en vue des élections législatives anticipées – ont fait fuir deux poids lourds du parti dans les Yvelines : le président du Département Pierre Bédier, et la Sénatrice des Yvelines et Vice-Présidente du Sénat Sophie Primas.
Membre du RPR, de l’UMP puis de LR, l’ancien maire de Mantes-la-Jolie met donc fin à sa longue histoire avec le parti gaulliste. « La déclaration de monsieur Ciotti devenant supplétif de monsieur Bardella est insupportable, a-t-il déclaré sur ses réseaux sociaux, seulement quelques minutes après la prise de parole du président des Républicains au 13 h de TF1, le 11 juin dernier. Il n’y a plus rien qui me rattache à un parti qui nie ses racines les plus profondes. En conséquence, je mets fin à un engagement commencé il y a 48 ans. Et je m’impliquerai de toutes mes forces dans cette campagne pour faire barrage à ce péril majeur, pour cette France que je chéris plus que jamais ».
Sophie Primas n’a pas non plus tergiversé. La Vice-Présidente du Sénat, qui martelait le matin même sa volonté de voir son parti conserver son indépendance pour le scrutin à venir, a emboîté le pas à Pierre Bédier, elle aussi sur son compte X (ex-Twitter). « Au regard des déclarations de Mr Eric Ciotti, à contre coeur, et après des années au RPR puis à l’ UMP puis aux Républicains, je quitte ce mouvement. L’occasion pour la droite de se reconstruire et d’écrire une nouvelle histoire ».
D’autres cadres du parti se sont contentés de dénoncer le pacte initié en catimini par Éric Ciotti. Othman Nasrou, président de la fédération départementale LR, a publié un communiqué dans la soirée du 11 juin avec un message clair : « Les Républicains des Yvelines réaffirment leur indépendance et leur refus de tout accord électoral ». L’élu d’opposition trappiste l’assure : Les Républicains ne sont « solubles ni dans le macronisme ni dans le lepénisme ». Le Sénateur des Yvelines et Président du Sénat, Gérard Larcher, a lui appelé à la démission du président du parti, allant même jusqu’à voter son exclusion au sein du bureau politique organisé avec les pontes des Républicains.