Même en Angleterre, Abdoulaye Doucouré reste investi auprès des Mureaux

En marge de la fête de la Musique et du Sport des Mureaux, Abdoulaye Doucouré est revenu dans la ville de son enfance. Le numéro 10 d’Everton souhaite mener à bien plusieurs projets afin de rendre la pareille et donner de l’espoir à la jeunesse muriautine.

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L’enfant chéri d’une ville. Rien que pour atteindre l’estrade prévue pour annoncer son arrivée, Abdoulaye Doucouré est entouré par la foule, composée d’amis, de membres de la famille et d’afficionados du ballon rond. Mais le footballeur joue le jeu, prend son temps pour des photos et des selfies, peut-être même trop puisque le challenge football a failli commencer en retard à cause de lui.

Il ne cache pas sa joie d’être de retour dans sa commune yvelinoise. « Comme cela tombait pendant ma période de vacances, je n’ai pas hésité une seconde. Je veux tellement m’investir pour la jeunesse muriautine » explique-t-il avec un large sourire. L’investissement, l’enfant du quartier de la Vigne Blanche l’a depuis qu’il est tout petit.

En 2005, alors que le premier conseil municipal des enfants est en train d’être mis en place, Abdoulaye Doucouré se présente. « J’ai souvent été un leader donc je me suis porté volontaire et j’ai fini par être élu » se remémore-t-il. Sans surprise, une de ses premières actions sera autour du football. Le futur numéro 10 d’Everton (équipe basée à Liverpool, Ndlr) ne peut pas s’inscrire au sein du club local, l’OFC les Mureaux, car ses parents ont peur du danger que représente la traversée de la grande avenue. Alors pour palier cela, il convainc François Garay de construire un city stade non loin de son appartement : « Et finalement les grands du quartier ont fini par persuader ses parents que je devais prendre une licence de foot. » Sur les prés, c’est un véritable prodige. Régulièrement surclassé, il remportera la même année la coupe des Yvelines en U12 et U13, son souvenir fétiche. Pour ensuite s’envoler au Stade Rennais un an plus tard.

En Bretagne, le Muriautin poursuit son petit bonhomme de chemin grâce à une motivation sans faille. « J’ai toujours été passionné par le ballon rond, mais je savais aussi que c’était un moyen d’aider ma famille à s’en sortir. » avoue-t-il. L’international malien franchit alors les étapes une par une sans trop de problèmes : premier contrat pro en 2011 puis premier match en avril 2013 où il marque peu après son entrée en jeu, un rêve éveillé. Depuis, il aura fait trembler les filets plus d’une quarantaine de fois mais celui face à Sheffield United en mai dernier garde une saveur particulière : « Grâce à cela, j’ai permis à Everton de rester en Premier League. »

Même si cela fait presque dix ans qu’il réside en Angleterre, Abdoulaye Doucouré garde toujours des liens forts avec les Mureaux. Par exemple, lorsqu’il était à Watford (entre 2016 et 2020), le milieu de terrain avait permis à des enfants issus des quartiers d’assister à un de ses matchs. « Je n’ai pas pu encore le faire depuis que je suis à Liverpool mais je suis régulièrement en contact avec Damien Vignier (maire-adjoint préposé au sport) pour mettre en place un projet » confie-t-il. Le Toffees (surnom de l’équipe d’Everton, Ndlr) souhaite rendre ce qui lui a été donné, un véritable leitmotiv.

Agréablement surpris par la transformation de sa commune – notamment par le Pôle Molière – il ne cache pas son envie d’ajouter sa pierre à l’édifice une fois sa carrière terminée. Si le jeune muriautin qu’il fut était engagé, le footballeur qu’il est devenu l’est donc resté. Il n’a donc pas tergiversé pour donner son avis sur la politique actuelle : « Cela m’a choqué, quand tu viens des Mureaux tu n’as pas envie que le RN passe. Nous devons pousser les gens à voter et à s’engager plus, sinon quelque chose très grave arrivera en France. »