Acharnement du maire ou respect des lois, que se passe-t-il au bar La TRBL ?

Les propriétaires du bar, Rodolphe et Loïc, se plaignent d’un acharnement de la part du maire triellois Cédric Aoun, qui leur impose une fermeture chaque soir à 21 h depuis le 4 juillet. De son côté, l’édile estime être dans son bon droit et agir ainsi pour la sécurité de ses concitoyens.

Tout commence lors de la fête de la Saint-Patrick de 2023. La TRBL Compagnie est invitée sur la place Philippe Prevost de Triel-sur-Seine dans le but de faire découvrir les bières qu’elle brasse dans ses locaux d’Orgeval. L’engouement est certain, habitants comme membres de la municipalité sont sous le charme des bonnes ondes que dégagent Rodolphe et Loïc, les fondateurs. Les planètes s’alignent, ils souhaitent ouvrir leur propre bar et la Mairie veut instaurer une ambiance festive dans cette zone en créant des locaux commerciaux.

« J’avais demandé à la Ville de me préciser l’arrêté en cours. Elle me répond qu’il n’y en a aucun en vigueur et qu’il faut donc se référer à celui préfectoral » se remémore Rodolphe. Lui et son associé peuvent donc accueillir des clients jusqu’à 2 h du matin mais décident de se stopper à 23 h 30 le mercredi et le jeudi, à 0 h 30 le vendredi et le samedi. « C’est faux, réplique le maire de la commune Cédric Aoun, il y en avait un datant de 1998 qui limitait l’ouverture jusqu’à 20 h ».

De l’eau dans le fût

En décembre, un nouveau local doit s’ouvrir à côté du bar. « Je pensais récupérer la moitié de la surface, ce qui m’aurait permis d’avoir une salle pour l’hiver, mais je comprends rapidement que ce serait non » se désole Rodolphe. En effet, il est déjà réservé pour le bar-restaurant Copacabana. Sauf que selon des sources proches du dossier, le maire n’aurait pas réalisé d’appel d’offre afin de privilégier des amis, ce que réfute l’édile. « Nous l’avons averti sur plusieurs irrégularités, mais il n’en a que faire » précise l’une d’entre elle.

Malgré la déception, l’ambiance à la TRBL est au beau fixe et les affaires marchent, mais un incident survient en mars. « Cédric Aoun a suivi une connaissance jusqu’à notre bar et lui sommait de sortir, relate le fondateur de la brasserie, Loïc lui a conseillé de partir et de l’appeler ensuite, sauf qu’il n’a pas du tout apprécié. Il a alors hurlé devant plusieurs témoins « je vais le fermer ton bar » ».10 jours plus tard, le premier arrêté municipal tombe : l’édile leur remet en main propre le document stipulant une restriction des horaires en semaine à 22 h 30 et le vendredi et samedi à 23 h 30. Espérant que la situation s’apaise, les deux acolytes attendent le dernier jour possible – soit deux mois – pour le contester. Ils n’attendent ­maintenant que la date du recours.

Finalement la Mairie ne s’arrête pas là et publie un nouvel arrêté le 4 juillet. Cette fois-ci, les portes doivent être closes à 21 h. Pour justifier cela, Cédric Aoun a publié un post Facebook expliquant son geste : l’établissement laisserait partir régulièrement des clients fortement alcoolisés en voiture et l’une d’entre elles provenant de leur bar est tombée dans la Seine. Rodolphe revient sur cette dernière affaire : « Il était venu prendre des pintes chez moi puis devant son état ivre, Loïc refuse de lui servir d’autres verres. Il s’est donc dirigé vers le Copacabana pour boire des rhums arrangés et c’est en allant dans une autre soirée qu’il a chuté. Heureusement, il ne lui est rien arrivé. » Par ailleurs, le Copacabana ne dispose d’aucune licence 4 et ne peut donc pas vendre d’alcool fort… Face à cela, les dirigeants de la TRBL ont décidé de lancer une pétition. « Tout ce que nous voulons c’est casser les arrêtés car si nous fermons, cela mettrait nos deux serveurs qui viennent de Triel au chômage » regrette Rodolphe.