« C’est incroyable ». Ces mots sont ceux prononcés par le Professeur François Genêt à l’occasion de la pose de la première pierre du futur institut parasport connecté le 23 juillet. Depuis 2019, le président de l’association ISPC synergies mène un combat : la pratique sportive des personnes handicapées. « Elle est indispensable car leur condition peut amener des sur-pathologies comme le surpoids, le diabète ou le risque d’AVC » s’alarme-t-il. Actuellement, une unité de parasport santé à l’hôpital Raymond Poincaré (Garches, Hauts-de-Seine) existe depuis 2021 et permet à presqu’un millier de patients d’être auscultés. « Mais là nous voulons aller plus loin, plus haut et plus fort » assène Philippe Fourny, le directeur général d’ISPC Synergies.
L’édifice muriautin doit être comme le théâtre classique : une seule unité de temps et de lieu. « Le patient en situation de handicap met un an pour trouver tous ses spécialistes et faire des scanners, avance Phillipe Fourny, alors qu’en 2026, tous ces professionnels seront dorénavant dans un seul lieu » ajoute François Genêt. Pour obtenir cette hybridation entre un stéthoscope et un chronomètre, il a fallu plus de 55 millions d’euros, dont 43 rien que pour le projet immobilier. ISPC Synergies – qui va bientôt disparaître pour devenir la Fondation ISC – a pu compter sur de nombreux partenaires publics comme GPSEO, le Département, le fonds de solidarité interdépartementale par l’investissement (FS2I), la Région… pour financer ce projet titanesque. Ainsi, ce sera plus de 5 000 patients qui pourront aller et venir aux Mureaux.
« Gérer le handicap, ce n’est pas de la magie »
Les deux hommes sont conscients de bénéficier de la vague « Jeux paralympiques » mais « il ne faut pas que le soufflet retombe après » préviennent-ils en cœur. De ce côté-là, l’instance départementale et GPSEO ont décidé de les rassurer en remettant au goût du jour un projet de campus autour de la Santé. En partenariat avec l’Université de Versailles-Saint-Quentin, 5 000 étudiants travailleront autour du handicap sur le plateau de Bècheville dans les prochaines années. « Ce sont les territoires qui font avancer la question du handicap, explique le Professeur, bien que nous ayons la très belle loi de 2005 (loi pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées). » Selon lui, « cette petite pierre » peut influencer d’autres grands pontes à prendre des initiatives dans le but de faire mieux.
Toutefois, le médecin spécialisé en médecine physique et de réadaptation prévient : « Gérer le handicap, ce n’est pas de la magie car cela touche plein de thématiques. » ISPC Synergies a réalisé une étude interne, en collaboration avec l’Agence Nationale de Santé. L’association a alors découvert que 50 % des personnes en situation de handicap vivent dans des QPV : « nous sommes face à une population avec des ressources limitées et après il faut leur dire que les équipements coûtent 8 000 euros. »