Si la rentrée scolaire se déroule bel et bien en septembre, la liste des fournitures nécessaire pour remplir les cartables des écoliers est distribuée dès les vacances d’été. D’ailleurs, les enseignes de super et d’hypermarchés exploitent bien le filon puisque la gamme des affaires estivales côtoie allégrement celle des sacs, des trousses, des stylos… Toutefois, pour que nos progénitures soient préparées à cette grande aventure qu’est l’école, cela représente un budget. Selon une étude de l’association Familles de France, un élève qui rentre en classe de sixième « coûte » 223,46 euros. Toutefois, malgré la somme rondelette que cela représente, l’association note une baisse de 1,27 % puisque l’année dernière la même étude l’avait établi à 226,33 euros. L’explication est simple : l’inflation a enfin ralenti depuis le début de l’année.
Cependant il faut prendre un peu de recul avant de fêter comme il se doit cette baisse. Ce coût reste plus élevé qu’en 2022, où il s’élevait à 208,12 euros et en 2021 (199,64 euros), soit respectivement 7,5 % et 12 % de hausse. Selon la même association, la moitié de la facture est occupée par les fournitures non-papetières, auxquelles viennent ensuite les fournitures de papeterie et enfin les articles de sport. Pour soulager cette facture, la Caisse d’allocations familiales verse aux ménages ayant des enfants âgés de 6 à 18 ans, scolarisés, en apprentissage ou pris en charge en établissement d’accueil spécialisé, sous conditions de ressource, la fameuse allocation de rentrée scolaire (ARS). Sujette à d’horribles infox, elle est distribuée à près de trois millions de familles. Pour cette rentrée 2024, le montant de l’allocation est de : 416,40 euros par enfant âgé de 6 à 10 ans, 439,38 euros par enfant âgé de 11 à 14 ans et 454,60 euros par enfant âgé de 15 à 18 ans.
Assurer la mise en œuvre de la gratuité de l’école publique
Les Villes viennent également en aide à leurs populations. Le 2 septembre, la Mairie des Mureaux a distribué plus de 2 800 sacs à l’attention de tous ses écoliers du CP au CM2, tandis que du côté de Carrières-sous-Poissy, on a préféré faire cela la semaine précédente à l’intérieur de l’Hôtel de Ville. « Cela existe depuis 2021, précise Eddie Aït, le maire divers écologiste, c’est sans condition de ressource afin de garantir le principe de l’égalité républicaine et assurer la mise en œuvre de la gratuité de l’école publique. » Chaque année, le matériel contenu à l’intérieur de ces kits est établi grâce aux équipes éducatives et aux représentants de parents d’élèves. Et entre le sac, la trousse, l’ardoise, les stylos… cela revient à une soixantaine d’euros.
Dès l’annonce de la distribution, les familles carriéroises se sont précipitées. Entre le mardi et le vendredi, 1 200 kits avaient déjà trouvé preneur sur les 1 600 prévus, « et cela, peu importe les écoles de la ville, qu’elle soit située dans une zone CSP+ ou proche des QPV » précise Eddie Aït. Par ailleurs, la municipalité va plus loin. Un chèque de 40 euros par enfant est donné aux écoles élémentaires et primaires afin d’également acheter des livres ou des fournitures complémentaires. « Certes c’est facultative, mais aucun montant n’est fixé. Et avec 40 euros, nous sommes dans une fourchette haute » rétorque le maire. Par ailleurs, il met également en place des appels à projet permettant d’obtenir 800 euros de plus. Il faut qu’ils soient en lien avec des thématiques importantes comme le harcèlement scolaire, les valeurs républicaines…
Les associations font aussi preuve d’initiative
Par ailleurs, l’un des vice-président de la communauté urbaine estime que cela peut apporter du lien entre les habitants. En effet, le logo et la couleur de la ville ont été apposés sur les trousses et les sacs : « Durant le village vacances, j’en voyais plein avec nos équipements, cela renforce le sentiment d’appartenance. Et quand vous êtes fier d’un territoire vous l’abîmez moins ! » Et quand ce ne sont pas les Villes qui organisent des distributions, des associations prennent le relai.
C’est le cas à Rosny-sur-Seine par exemple. Au Cœur de Rosny a reçu une dotation de fournitures scolaires et a souhaité en faire don aux élèves : trousses, compas, porte revue… dispatchés aux élèves en fonction de leur niveau. À l’instar de la commune des Mureaux, cette distribution a aussi eu lieu le jour de la rentrée. À Mantes-la-Ville, l’association nouvellement créée Ensemble s’est emparé de ce sujet. Celle-ci porte bien son nom. « C’est pour rassembler tous les quartiers mantevillois, que ce soit les Merisiers, le Domaine… on voit que c’est un peu désuni » explique son fondateur Souleymane Touré. Celui-ci a donc réuni des personnes issues de chaque quartier afin de prendre part à cette aventure, « l’union fait la force ».
Pour cette première action, il a sorti 1 000 euros de sa poche et s’est appuyé d’une liste générique pour s’approvisionner. Ensuite, tout a été entreposé dans le parc de la Vallée dans des bacs le 29 août. Les réseaux sociaux et le bouche à oreille ont bien fonctionné puisque vingt minutes après avoir posé les fournitures scolaires, le Mantevillois a dû faire un réassort : « Je n’avais pas tout pris exprès car je ne savais pas l’engouement que cela allait provoquer. Là c’est bon, tout le monde a pu être servi. »
Les familles étaient ravies. Une des mères repartant avec un classeur et quelques crayons sous le bras a pu prendre ce qu’elle avait oublié. « J’avais déjà dépensé 100 euros de course fin juillet, là c’était juste de l’appoint » raconte-t-elle. Même son de cloche chez une autre : « C’est toujours bien, et de toute façon il y aura d’autres affaires à acheter durant l’année scolaire. » Seule petite ombre au tableau, l’association Ensemble n’avait pas véritablement constitué de kits, chaque personne pouvait piocher comme elle voulait dans les bacs à fourniture, ce qui fait que certains se sont sentis un petit lésés. Toutefois, aucune rancœur ne flottait dans l’air, au contraire, les Mantevilloises et Mantevillois qui s’étaient déplacés espèrent que cette action devienne pérenne dans le temps.
« C’est le but, s’exclame Souleymane en hochant la tête, nous allons voir comment obtenir des subventions de la part de la mairie voire du Département. » La Ville n’exclut pas d’ailleurs à se joindre à l’aventure prochainement, elle a même bien entrouvert la porte. « Ce n’était pas budgété pour cette année mais nous y songeons déjà pour l’année prochaine » acquiesce une représentante de la Mairie.