Vinsky FC, tout d’un grand chez les petits

Des rencontres diffusées en direct, une communication rodée, le Vinsky FC a tout d’un club professionnel dans sa manière d’être. Mais son fondateur, le Youtubeur Vinsky, souhaite surtout inculquer un esprit et des valeurs avant toute chose.

Vinsky FC

Cela fait déjà un bon quart d’heure que Vinsky – de son vrai nom Vincent Maduro – a lancé son live sur sa chaîne Twitch afin de diffuser la rencontre entre son club éponyme et Sartrouville. La composition des équipes est annoncée comme dans les jeux vidéo FIFA (désormais EAFC), les caméras suivent bien les déplacements des joueurs, leurs réactions, bref, un dispositif digne de la Ligue des Champions. Pourtant, le Vinsky FC joue en Départemental 3 des Yvelines, l’équivalent du 11ème échelon national, mais cette communication bien rôdée vient de la genèse du club. « En 2017 on voulait s’amuser entre Youtubeurs et proposer du divertissement en mode L1, se remémore Vincent, toutefois après deux ans on se demandait où on allait et nous ne voulions pas que cela s’essouffle. ». Il décide donc de plonger dans le grand bain en s’affiliant à la Fédération Française de Football.

Les débuts sont un peu erratiques, l’équipe sénior s’entraîne parfois à Buchelay, parfois à la butte verte de Mantes-la-Jolie, ou à Magnanville. Cinq ans plus tard, le Vinsky FC compte des sections jeunes allant des U6 au U14 et, surtout, est devenu la seule équipe de football subventionnée par la commune magnanvilloise. Désormais, les 200 licenciés peuvent profiter pleinement du complexe Firmin Riffaud, ce qui permet au fondateur de nourrir des ambitions : « Avant il n’y avait pas trop d’objectif mais là nous voulons atteindre la R3 en 5 ans, ce qui nous laisse 2 années sans monter. » Cependant, Vincent tempère. Celui-ci est bien conscient que la tâche serait ardue à cause de la présence d’autres gros clubs du département comme l’OFC Les Mureaux.

Le fondateur du Vinsky FC refuse de brûler les étapes en allant chercher des mercenaires par exemple. « Nous sommes en D3, il n’y a ni salaire ni de prime de matchs pour les joueurs » prévient-il. Idem pour ceux qui voudraient profiter des diffusions en direct, même s’il concède qu’elles peuvent servir : « cela leur permet de faire un book. L’année dernière deux joueurs sont partis en R2. » L’esprit Vinsky FC prime avant tout, c’est-à-dire respecter le collectif et allier plaisir et performance. « C’est ma principale mission » assène Vincent. Chemseddine incarne bien cela. Le milieu de terrain de 22 ans avait mis sa carrière entre parenthèse pendant quatre ans, « dégoûté par la mentalité de certains coachs » et les blessures à répétition. « Là, ça rigole avec nous tout en restant respectueux dans un cadre sportif » glisse-t-il avec le ­sourire.

Romain, le responsable sportif, veille également au grain. « Les premières années, pendant les détections c’était surtout leur état d’esprit qu’on regardait, explique celui qui est aussi coach de l’équipe réserve, maintenant, nous faisons un peu plus attention aux postes recherchés. » Ces valeurs, Vinsky se les applique en ne cumulant pas les casquettes : « C’est mon père le président du club et je ne joue plus car ils sont bien meilleurs que moi. Je suis certes le fondateur mais je veux surtout que le club soit autonome. »