Imbroglio entre la Maison Sport Santé et la Mairie

Depuis près d’un an et demi, des cours de sport santé sont dispensés à Triel-sur Seine. D’abord gérés par la Maison de Santé de la ville, ils ont été repris en mai 2024 par l’association Maison Sport Santé. Il y a 10 jours, la Mairie a décidé de ne pas renouveler la convention avec l’association pour l’année 2025.

Le ton a bien changé entre septembre 2022 et maintenant. À cette époque, la Ville de Triel-sur-Seine se félicitait de mettre en place un nouveau dispositif en partenariat avec la Maison de santé : un atelier de sport santé à destination de personnes en perte d’autonomie – des séniors pour la plupart – afin de stimuler leur activité cognitive. Emma Brevost, kinésithérapeute à la maison de Santé, se souvient : « Quand on propose ce dispositif en juin 2022, la mairie nous dit qu’elle a pensé à la même chose. » En effet, hasard ou coïncidence, la Ville lui annonce qu’une coach sportive vient de lui proposer d’animer des séances de gym sénior.

Les deux entités trouvent un terrain d’entente : la municipalité met à disposition une salle, s’occupe du transport des participants, et impose la fameuse coach. Toutefois, elle doit prodiguer ses cours en présence de la kiné ou d’un autre professionnel de santé, faute de certification adéquate pour ce public polypathologique. « En Octobre 2022 on fait un point avec l’équipe municipale et je leur indique que je veux arrêter la collaboration avec la coach à cause de manquements, sans remettre en cause ses compétences pour un public sans complication  » explique Emma Brevost. Réponse de la ­Mairie : « Non. Elle a un très bon CV. »

En Mai 2024, la professionnelle de santé crée l’association Maison Sport Santé (MSS) pour intégrer le réseau du même nom. « Cela signifie que le personnel dispose des compétences et des qualifications peu importe votre niveau physique » ajoute celle qui devient la présidente de cette association. Et, en effet, comme l’indique la Mairie dans son communiqué publié sur Facebook, un tarif annuel est demandé à la vingtaine de participants : « La MSS a décidé, sans nous consulter, d’imposer ce changement. Ce qui nous a poussés à demander une rencontre avec l’association pour clarifier la situation. ­Malheureusement, cette demande a été refusée. »

De son côté, Emma Brevost rappelle qu’elle en avait d’abord fait part aux bénéficiaires. Ceux-ci avaient tous validé cette cotisation annuelle au prix de… 20 euros. Un montant que la CPAM des Yvelines peut subventionner. Depuis cette année, tous les gens ayant une ordonnance de sport santé peuvent se faire rembourser jusqu’à 300 euros, ce qui est le cas de tous les participants de l’atelier. Autre grief pointé par la Ville, la séance d’1 h ramenée à 45 min. « On est sur une population particulièrement fatigable, indique la présidente de la MSS, et ce format nous permet de prendre un groupe ­supplémentaire. »

Elle a aussi l’impression d’être dans le viseur de la municipalité car la Maison de Santé de Triel-sur-Seine s’est déjà plainte des malfaçons du bâtiment sur les réseaux sociaux. « Il y a eu des problèmes d’humidité, des collègues ne faisaient plus de soin l’après-midi l’été parce qu’il fait trop chaud » détaille Emma Brevost. Toutefois, l’édifice a été construit avant la mandature de Cédric Aoun et celui-ci aurait pu faire marcher la garantie décennale pour corriger ces malfaçons. Par ailleurs, un des médecins de la Maison de Santé pourrait aussi payer quelques messages vindicatifs à l’encontre de la Mairie, notamment sur le choix des intervenants durant des évènements sur la santé mentale ou le harcèlement…

Alors que la MSS attendait le renouvellement de sa convention pour l’année 2025 – avec comme point non-négociable l’arrêt du partenariat avec la coach – la Ville a préféré prolonger celle de la coach. Deux ateliers de sport santé seront donc possibles à partir de janvier 2025, l’un dispensé par la Mairie, l’autre par la MSS qui doit désormais trouver une nouvelle salle et un moyen de transport.