Nouvelle tourmente au conseil municipal de Triel-sur-Seine, suspendu au bout d’une heure

Le conseil municipal de Triel-sur-Seine du 18 décembre n’a pas pu aller à son terme. Une nouvelle passe d’armes a éclaté entre le maire et son opposition, provoquant l’arrêt de la séance.

Comme à l’accoutumée, le conseil municipal de Triel-sur-Seine s’est déroulé dans une atmosphère électrique, celui du 18 décembre ne dérogeant pas à la règle. Il a fallu attendre sept minutes pour voir les premières invectives. Et encore, celles-ci auraient pu arriver plus tôt s’il n’y avait pas eu une minute de silence en l’honneur des victimes du cyclone Chido à Mayotte… C’est la délibération numéro 5, portant sur l’instauration de l’indemnité spéciale de fonction de la police municipale, qui a mis le feu aux poudres. Fernando Mendes, élu d’opposition appartenant au groupe Engagés pour Triel, est surpris d’avoir été viré du Comité social territorial (CST), en charge notamment de la rémunération des agents.

De but en blanc, le maire Cédric Aoun lui rétorque que l’arrêté de cette décision a été pris en novembre, ajoutant au passage : « Il a été jugé de prendre une personne présente plus souvent. » Le ton continue de monter puis on passe au vote. 17 voix contre, 16 pour… mais la délibération finie par être adoptée ! L’édile considère la procuration faite par Valérie Lenormand (groupe Engagés pour Triel) comme nulle car elle aurait été utilisée plus trois séances consécutives (article L. 2121-20 du code général des collectivités territoriales). Argument que conteste la cheffe de file du groupe Engagés pour Triel, Bérengère Voillot.

« Qui est pour ? Qui est contre ? Adopté à la majorité »

C’est maintenant au tour des effectifs prévus pour l’année 2025. Yvon Rosconval (opposition, Triel Autrement), remercie pour le tableau fourni la veille mais note que celui-ci est tronqué. Devant ces informations manquantes, les élus d’opposition désirent donc reporter le vote à plus tard, ce que l’édile refuse. Après un nouveau « adopté à la majorité », c’en est trop. L’opposition décide de quitter la salle. S’en suit alors dix minutes de flottement avant que tout le monde ne retourne à sa place. Toutefois, l’ambiance continue d’être tendue lorsque Cédric Aoun met sur la table la condamnation en début de mois d’une élue d’opposition par le tribunal correctionnel de Versailles pour insulte envers une employée municipale.

Sur le parking de l’espace Senet, les passes d’armes ont continué entre Cédric Aoun et les élus d’opposition

Il valide ensuite une délibération après un « qui est pour ? Qui est contre ? Adopté à la majorité » expéditif, provoquant l’ire de tous les membres de l’opposition. Ceux-ci scandent « fin de séance » avant de prendre leurs affaires et de partir pour de bon. Sur le parking de l’espace Senet, les passes d’armes se poursuivent. « C’est Macron à Triel » balance Yvon Rosconval, un parallèle de bon aloi puisque le maire n’a plus de majorité depuis plus de deux ans. Le principal sujet de discorde reste la procuration de Valérie Lenormand. « Si vous aviez raison, vous seriez restés durant la séance » rétorque Cédric Aoun, se désolant de devoir convoquer des agents municipaux durant leur vacances afin de finir le conseil municipal lundi prochain.

Il assure être droit dans ses bottes. « C’est juste des règlements de compte, explique-t-il, Pascal Gilles voulait se venger de la police municipale qu’il a dû quitter. Il a sorti des armes de la police municipale à des fins personnelles, ce qui est prohibé ». De son côté, l’adjoint à la sécurité assure que « toutes les conventions ont été mises en place pour être en règle, validées par le service juridique et signées par le maire lui-même ».

Par ailleurs, le public venu assister au conseil municipal ne cache pas non plus son désarroi. « De notre temps, l’opposition était respectée. On était souvent contre mais on s’écoutait » rappelle Jean-François Boutoille, ancien maire adjoint durant trois mandats, tandis qu’Agnès soupire : « On n’a pas besoin de se chamailler. Quitter une séance comme ça, c’est un manque de respect. » À ses côtés, Johan reste content des actions du maire mais résume bien la situation : « Qui trinque dans tout ça ? Les Triellois et les Trielloises. »