Malgré son déficit, l’hôpital François Quesnay veut rester attractif

Diane Petter est allée à la rencontre de ses équipes pour présenter ses vœux le 8 janvier. La directrice du GHT Yvelines Nord fait en sorte de conserver l’attractivité des établissements dont elle a la gestion. À l’hôpital François Quesnay, une nouvelle salle de thrombectomie doit ouvrir début 2025, une véritable avancée pour traiter les AVC sur le territoire.

« Dans les anciennes formules, nous sommes entourés d’officiels alors que nous rendons hommage aux opérationnels. » Diane Petter souhaitait innover cette année. Au lieu d’investir le réfectoire du centre hospitalier François Quesnay (CHFQ), la directrice du groupe hospitalier du territoire (GHT) Yvelines nord a préféré aller à la rencontre des différents services. Une tournée qui débutait le 8 janvier au sein du pôle chirurgie. « C’est plus artisanal mais il y a une volonté d’être accessible » ajoute-t-elle. En effet, la salle est beaucoup plus exigüe mais au moins la directrice peut prendre le temps de questionner ses équipes, bien qu’elle connaisse déjà les ­principales demandes.

À l’instar de nombreux établissements de santé, les difficultés majeures concernent le recrutement et les investissements dans de nouveaux équipements, la faute à des finances en berne. Dernièrement, la Cour Régionale des Comptes a même épinglé l’hôpital mantais, faisant état d’une « situation financière critique avec un risque de liquidité et un autofinancement insuffisants ». « Nous avons 14 millions d’euros de déficit » avoue Diane Petter sans concession. Toutefois cela n’empêche pas de faire en sorte que le CHFQ reste attractif. Il a enfin obtenu la certification de la Haute Autorité de Santé. Valable 5 ans, elle avait été accordée en 2022 sous condition d’une nouvelle visite, réussie en janvier 2024. Ainsi, ce sont donc tous les hôpitaux du GHT Yvelines Nord qui sont labelisés.

Par ailleurs, cette année doit servir de préparation à l’arrivée du nouveau bâtiment des urgences, prévu pour 2026. Alors que l’actuel a été conçu pour 23 000 passages annuels lors de son ouverture en 1997, le service en absorbe 36 000 aujourd’hui. Les prochains locaux seront dimensionnés pour accueillir 48 000 personnes. C’est surtout la future salle de thrombectomie dont Diane Petter est la plus fière. Cette technique opératoire consiste à insérer un cathéter par l’artère fémorale et à le remonter jusqu’à l’artère obstruée dans le cerveau, une grande avancée pour le traitement des AVC sur le territoire. « Il n’y a qu’un seul autre établissement dans les Yvelines qui pratique cela » précise Simon Kieffer, le directeur départemental de l’ARS. « Actuellement, on utilise la thrombolyse (envoi d’une solution intraveineuse pour dissoudre le caillot, Ndlr), mais il se peut que cela ne fonctionne pas » précise le médecin réanimateur Christophe Lenclud.

La thrombectomie peut donc être aussi bien utilisée en première qu’en deuxième solution, mais toujours en respectant un délai le plus court possible, « dans les premières heures après l’apparition des premiers symptômes » alerte le praticien. Le patient aura plus de chances de survie et peut potentiellement éviter des handicaps, dont les AVC sont la première cause en France. L’ouverture de cette salle est prévue pour le premier trimestre 2025 et a coûté un million d’euros, principalement subventionnés par le Département.