Troisième couronne pour le roi de la galette yvelinoise

En 2025, le prix de la « meilleure galette des Yvelines » est attribué par la Fédération des boulangers-pâtissiers à la Maison Bourguignon à Gargenville. Rodolphe Bourguignon, boulanger-pâtissier et propriétaire de la boutique, se confie sur le concours et son parcours personnel.

Rodolphe bourguignon

« J’ai commencé par fuir ce métier puisque mes parents étaient boulangers-pâtissiers et que je les ai vus se tuer à la tâche jour après jour. J’avais envie d’autre chose étant jeune », avoue Rodolphe Bourguignon, boulanger-pâtissier et vainqueur pour la troisième fois, après 2017 et 2021, de la « meilleure galette des Yvelines ». Ce qui rend la performance d’autant plus exceptionnelle puisqu’il a repris la boutique de ses parents, « La Maison Bourguignon » située à Gargenville, en 2015. Une boulangerie-pâtisserie « généreuse et sophistiquée », estime le gérant, qui a toujours voulu faire perdurer les valeurs traditionnelles de la maison familiale.

La galette présentée lors des concours n’est que « très peu vendue en magasin », explique l’artisan, et existe sous une recette complètement différente. Lors des concours, les jurys sont d’anciens professionnels, habitués à certaines traditions, qui « aiment les galettes cuites, très cuites, voire noires », explique ironiquement Rodolphe Bourguignon. Là où, au contraire, « les clients de la boutique détestent le cuit », ajoute le boulanger-pâtissier.

Qu’est-ce qui la distingue alors de la fameuse galette frangipane, mélange de crème d’amandes et de crème pâtissière ? « C’est marrant, c’est la question que tout le monde me pose », remarque le boulanger-pâtissier. Celle des concours repose sur une base de feuilletage viennois : l’eau est remplacée par des œufs et du lait. Aussi, la frangipane est enrichie en amandes et désucrée. Pour plaire au jury, la galette est alors surcuite avec une bonne dose de rhum. Par ailleurs, Rodolphe Bourguignon confie du bout des lèvres l’existence d’un autre « secret primordial », sans le révéler pour autant.

Après avoir gagné trois fois cette édition, le prix de la meilleure galette d’Île-de-France en 2022, et terminé finaliste de la meilleure galette de France en 2023, « il n’y a malheureusement plus autant d’émotions, on s’habitue », observe ­fatalement le boulanger-pâtissier.

La première place au concours des Yvelines est néanmoins une passerelle obligatoire pour espérer atteindre le concours régional puis national. « Cela explique aussi le manque d’émotions : on sait que nous n’y arrivons pas par hasard non plus », précise le propriétaire. En revanche, cette année, l’artisan est particulièrement prisé par les médias et le public. Une mise en avant significative pour ce quadragénaire qui s’étonne d’une si grande reconnaissance : « On a de super retours, des personnes qui viennent de toute l’Île-de-France pour venir goûter notre galette, c’est très agréable ».

C’est aussi l’occasion pour le boulanger-pâtissier d’être invité à un certain nombre d’événements après l’attribution du titre. En quinze jours, il a connu une de ses périodes « les plus mouvementées » : quatre interviews pour différents médias, des invitations à la Préfecture, au ministère de l’Agriculture ou encore au QG du GIGN. Un moyen efficace pour promouvoir sa boutique et son talent.