La Délégation d’aide aux victimes, acteur important contre les violences faites aux femmes

Depuis un an, la Délégation d’aide aux victimes des Yvelines aiguille les femmes qui subissent les violences de leur conjoint ou ex-conjoint. Dirigé par le Major Fabienne Boulard, elle sert même d’exemple aux entités des autres départements.

Elles ne sont que deux pour gérer la délégation d’aide aux victimes des Yvelines (DAV78) : le Major Fabienne Boulard et Emma Gaber. Pourtant entre les violences sexuelles et sexistes et celles intrafamiliales, les journées sont bien chargées. Même si les deux femmes ne reçoivent pas de victimes dans leurs locaux – l’hôtel de Police de Versailles – ce n’est pas pour autant qu’elles ne leur viennent pas en aide. « Nous sommes des passe-plats » résume la fonctionnaire d’État, comme lorsqu’elles relient les tchats de la plateforme d’accompagnement des victimes (PNAV) vers le bon interlocuteur associatif.

Par ailleurs, la DAV 78 coordonne les actions des intervenantes sociales et des psychologues en commissariat ainsi que celle des associations d’aide aux victimes. Car de ce côté-là, les Yvelines sont plutôt bien garnies avec entre autre REVCO (réseau violences conjugales) ou CAPVIF (Coordination Action Prévention Violences Intra-Familiales). De plus, elle met en place diverses actions pour faciliter le parcours des victimes comme les bons taxis. « Ce sont des taxis qui sont formés pour venir chercher la victime quand elle doit se déplacer à l’unité médico-judiciaire » explique Fabienne Boulard. Il y a également la gestion des kits d’hygiène et alimentaire au sein des commissariat car « déposer plainte pour violence conjugale peut prendre quatre ou cinq heures ».

La délégation d’aide aux victimes vient en aide à toutes les femmes, même celles en situation irrégulière. « Elles l’ignorent la plupart du temps, mais en portant plainte, elles obtiennent un titre de séjour momentané » rappelle le Majore. Mettre du lien, homogénéiser les pratiques, assister les victimes, la DAV a une autre casquette : la formation. Cette année, plus de 1 000 personnes ont été formées sur la thématique des violences faites aux femmes. Cela concerne aussi bien les agents municipaux, que ceux des hôpitaux voire de la Police elle-même. « Il y a une certaine satisfaction quand ils disent « nous le refus de plainte, ce n’est plus un sujet » » concède la fonctionnaire de Police.

Fabienne Boulard et Emma Garber travaillent actuellement sur plusieurs projets, à commencer par la prise de plainte hors les murs. « On prépare un courrier type et on veut surtout faire plus que « aller vers » » indique le binôme du Majore. Elles cherchent également à signer une convention avec les hôpitaux pour le recueil de preuves sans plainte. En cas de viol par exemple, les conclusions des médecins seront conservées pendant trois ans. Ainsi, quand la victime portera plainte, le policier enverra une réquisition à l’hôpital et pourra les récupérer. « C’est un premier pas même si avec la mémoire traumatique, les souvenirs peuvent se déclencher 10 ou 20 ans plus tard » note la responsable de la DAV des ­Yvelines.

Un an après son lancement, la réussite de cette délégation ne faisait aucun doute grâce au Major qui comptabilise 35 années de services dans la police dont 20 à former ses collègues sur les violences faites aux femmes. Ce qui permet à la DAV d’avoir la totale confiance d’Olivier Dimpre, le directeur interdépartemental de la Police Nationale des Yvelines.