Après plus d’un an de concertation, la nouvelle place de la Liberté se dessine

La Ville de Conflans-Sainte-Honorine organisait une réunion publique, le lundi 21 janvier dernier, pour présenter le projet d’aménagement de la place de la Liberté qui doit voir le jour en 2027.

6 ateliers de concertation, 2 réunions publiques, 40 heures d’échanges cumulées avec les habitants… Rien n’a été laissé au hasard pour imaginer le futur du quartier de Chennevières et sa place de la Liberté. Voilà 40 ans que les différentes municipalités de Conflans-Sainte-Honorine se cassent les dents sur le réaménagement de cet espace, jugé peu agréable à vivre et où la voiture est reine. Mais c’est sur le point de changer : la Ville et l’agence Eker, qui s’est chargée de la concertation autour du projet, présentaient le lundi 21 janvier le fruit de ce long processus. « On n’a pas l’habitude de faire autant de concertations, ça n’a été que du positif d’être challengé par vos avis à chaque fois qu’on a présenté une version », a souligné Maxime Bardou, paysagiste et urbanisteau sein de l’agence Folléa-Gautier en charge du projet.

Cette version définitive est un mélange de deux scénarios présentés en juin 2024, et plébiscités par les habitants. Ses objectifs principaux ? Faire de la place de la Liberté un lieu de vie agréable, et dédiée aux piétons. On retrouvera sur la partie ouest de la zone – du côté de la résidence des Grès – une végétation haute et dense, permettant d’isoler la place de la circulation, avec des structures de repos et des jeux pour les enfants. À l’Est – du côté du Carrefour – la place sera plus minérale (bien qu’ombragée) avec du mobilier urbain pour flâner, afin d’accueillir les événements du quartier. Seule la fête foraine devra être délocalisée. « Nous avons eu des échanges, notamment avec Pathé, qui a refusé de l’accueillir sur son parking, précise le maire Laurent Brosse (DVD). Nous cherchons des alternatives dans un rayon de 10 kilomètres autour de la ville ».

Le premier enseignement à retenir est que la place ne sera pas coupée en deux par un boulevard : la circulation sera maintenue autour de la place de la Liberté.

Pour apporter un peu de fraîcheur en cas de températures élevées, outre la végétation abondante, de nombreux points d’eau seront disséminés sur la place avec de grands brumisateurs, un point d’eau potable, mais aussi une fontaine sur la partie sud. Mais pas d’inquiétude : cette zone de la place pourra toujours être utilisée comme du stationnement, comme réclamé par les riverains. De quoi permettre, par exemple, l’installation de food-trucks, ou l’organisation du feu de la Saint-Jean.

On l’a bien compris, le piéton retrouvera une place centrale dans le quartier de Chennevières. L’avenue du Maréchal Foch et la rue de l’Ambassadeur passeront même à sens unique pour permettre la création de pistes piétonnes et cyclables séparées de la chaussée. Mais riverains et commerçants ont émis de vives inquiétudes quant au nombre de places de stationnement. Il y en aura finalement 64 sur le périmètre de la place de la Liberté, sans compter les places supplémentaires de la rue Désiré Clément, portant le total à 68. « On est à deux places près de la demande des commerçants du quartier, souligne Laurent Brosse. Il y a une volonté de retravailler la politique de stationnement ». Celles-ci seront en effet adaptées à la diversité des commerces, avec 15 places gratuites limitées à 30 minutes, 40 limitées à 2 heures (dont 2 dédiées aux véhicules électriques), 3 places PMR, et 3 places « livraison » qui pourront être utilisées comme des places « minutes » entre 11 h et 14 h. Pour voir cette place toute neuve sortir de terre, il faudra toutefois s’armer de patience : entre l’épineuse question des financements et celle du schéma de circulation, le début des travaux n’est pas espéré avant 2027.

Le projet d’aménagement acté… mais pas le plan de circulation

Les automobilistes Conflanais peuvent en témoigner : l’expérimentation visant à modifier les sens de circulation dans le quartier de Chennevières, lancée au mois d’octobre dernier, a apporté son lot de désagréments. Que cela soit en termes de flux de trafic, mais aussi de fréquentation chez de nombreux commerçants du secteur. « Pour avoir un projet qui tienne la route il faut expérimenter pour voir ce qui marche, mais aussi ce qui ne marche pas, a constaté Laurent Moutenot, premier adjoint au maire délégué à la Voirie. L’objectif de pacifier la zone Est est atteint, ceux de créer une circulation piétonne et des contresens vélo aussi, mais il y a des effets collatéraux significatifs, dont les difficultés sur le carrefour de la rue de l’Ambassadeur et du boulevard Général de Gaulle qui nécessitent un gros travail ». Contrairement à l’aménagement de la place de la Liberté, le plan de circulation du quartier n’est donc pas encore gravé dans le marbre.