
Une grande première. Aurélien Rousseau organisait une réunion publique le 26 janvier à l’Espace Julien Green à Andresy pour « échanger, partager et dialoguer ». Car ces temps-ci, l’ancien ministre de la Santé trouve le pays dans une tension extrême, lui-même en prenant pour son grade : « Je me suis fait plus engueuler pour avoir voté la censure du gouvernement que pour ne pas l’avoir fait ». Une ambiance pas non plus au beau fixe au sein même de son alliance, le Nouveau Front Populaire. Cependant, l’ancien ministre de la Santé assume ces dissensions internes, principalement dues aux compromis trouvés sur le budget, négocier auprès d’un gouvernement dont les phrases de certains membres – Bruno Retailleau et François Bayrou en tête – auraient tout à fait leur place au sein du Rassemblement National.
Le député de la 7ème circonscription sait pertinemment que la frontière entre compromis et compromission reste mince. Mais il tient à rappeler les avancées obtenues. « Jamais Emmanuel Macron et Elisabeth Borne n’avaient accepté de mettre les syndicats autour de la table » avance l’élu à propos de la réforme des retraites. Idem pour les 0,5 % en plus sur le budget de la Santé où pour une fois, il peut mettre en avant son « passé coupable » sans se faire taper sur les doigts : « Quand je demandais 0,1 % en plus, soit 250 millions d’euros, c’était directement dans le bureau du président… Là on a reçu 1,25 milliard. »

Aurélien Rousseau assure être toujours dans l’opposition mais l’absence de majorité laisse toujours planer l’ombre de la censure, et ce pour n’importe quel parti. « Qu’est-ce qu’on propose ? Quand est-ce qu’on passe à un gouvernement de gauche ? » se demande alors une personne dans la salle. L’ancien professeur d’Histoire-Géographie sait qu’il faut basculer dans des propositions et surtout, refaire de la politique, avec plusieurs mobilisations locales. Car c’est là où le bât blesse, l’impression de ne pas être assez coordonné. Alors que dans le camp d’en face, l’extrême-droite sait lancer des pétitions – contre l’accueil des mineurs isolés à Chapet – ou faire des manifestations à côté du château de Thiverval-Grignon quand celui-ci accueillait des migrants. « Il faut aussi redéfinir une politique économique, avec des sujets majeurs comme l’école et la Santé » assène le député.
Nicole, Vernolienne et communiste dans l’âme, aimerait voir la population plus active face au capitalisme qui ronge petit à petit les acquis sociaux. « Il est patient et nous n’étions pas assez vigilants » déplore-t-elle. Le constat est clair pour les nombreuses personnes présentes à l’espace Green, ce n’est qu’en étant unie que la Gauche réussira à passer un cap. « Et en mobilisant fortement les jeunes » ajoute Christophe, un Chantelouvais. « Il y a quelques choses à analyser en effet » acquiesce Aurélien Rousseau. De son côté, le maire andrésien, Lionel Wastl (divers gauche), aimerait que les collectivités locales soient plus défendues : « On doit réussir à boucler des budgets alors que les dotations de l’Etat sont passées de 2 millions à 900 000 euros en 10 ans, et on nous demande de faire encore des efforts… »