« Elle m’a eu par les sentiments » : il se fait escroquer 12 000 euros par une aide-soignante

Un ancien patient de l’Institut de réadaptation d’Achères s’est fait escroquer une somme à 5 chiffres par une aide-soignante de l’établissement achérois, qui a depuis été mise à pied.

C’est une histoire rocambolesque qui remonte au printemps 2024. Georges, qui fréquente l’Institut de réadaptation d’Achères depuis le mois de janvier, vient de perdre sa mère. Alors dans une profonde détresse, il trouve une personne à qui se confier : son aide-soignante. « Forcément, c’est une période où je n’étais pas très bien, alors elle m’a beaucoup parlé, soutenu », se souvient-il.

3 jours plus tard, celle-ci lui annonce que sa mère nécessite une opération sans laquelle elle risque de perdre son bras. Elle lui demande alors de lui prêter 1 500 euros. « Autant sauver les gens tant qu’il sont en vie », se dit alors Georges qui, « un peu dans la précipitation », appelle son banquier pour faire le virement.

Puis rebelote quelques jours plus tard : cette fois, c’est sa fille, qui « fait des études de chirurgie aux États-Unis », qui aurait besoin d’argent car elle n’a plus d’espèces et que sa carte ne passe pas. « Elle me redemande 1 500 euros, mais à ce moment-là, je n’ai pas demandé de date de remboursement car je savais que j’étais à l’Institut pour un bout de temps », raconte Georges, qui ne se doute pas encore de la supercherie.

Il n’a même pas le temps de lui proposer un échéancier pour récupérer son argent que son aide-soignante revient à la charge. Celle-ci aurait « des pénalités à payer » dans le cadre de son business d’art africain et lui promet alors de lui rembourser la totalité de l’argent après ce dernier coup de pouce. « C’est à ce moment-là que je commence à trouver ça bizarre, donc je me mets à enregistrer nos conversations et à lui demander des preuves ». Il reçoit alors des papiers officiels de collectionneurs, ainsi qu’une reconnaissance de dettes ou encore la carte grise de sa voiture récemment achetée qu’il lui a demandée au préalable. Et malgré les doutes et les alertes de son banquier, il continue d’accéder à ses demandes. « À ce moment je me dis : mais dans quoi je me suis embarqué… Je me suis énervé contre elle, mais elle avait réponse à tout, et avait un discours très rodé ».

Georges finit par arrêter les frais, à l’automne 2024, tant qu’il n’est pas remboursé des 12 000 euros qu’il lui a prêté. Il porte plainte et mène son enquête au sein de l’Institut de réadaptation pour savoir s’il n’y a pas d’autre victime. « J’entendais des bruits de couloir, comme quoi elle aurait demandé de l’argent à des collègues, et à d’autres patients, assure-t-il. Mon enquête a eu l’effet d’une bombe là-bas. Une autre infirmière vacataire m’a dit que le deuxième soir où elle avait travaillé avec elle, elle lui avait déjà demandé 400 euros ».

Mais ce n’est pas tout : deux personnes étrangères à l’Institut se seraient présentées à l’accueil ces derniers mois, demandant à être remboursées après avoir prêté de l’argent à une certaine personne officiant en ces lieux. Celles-ci sont finalement reparties bredouilles : l’aide-soignante en question aurait en effet été mise à pied pour « négligence » à l’automne.

« Nous avons de notre côté fait un signalement à l’Agence Régionale de Santé concernant ces graves agissements présumés, assure l’Institut de réadaptation d’Achères. Il appartiendra à la Justice de se prononcer sur cette situation. À notre connaissance, aucun autre cas n’est à déplorer au sein de l’établissement ».

Aujourd’hui, Georges espère que les langues se délieront et que plus personne ne se laissera avoir comme lui. « Elle m’a eu sur les sentiments, avoue-t-il. Mais ces derniers jours elle est revenue à la charge, elle me prend pour encore plus con que je ne le suis ! » La dernière tentative est peut-être bien la plus audacieuse : une certaine « avocate allemande » aurait approché Georges pour l’assurer qu’il allait être remboursé. En cherchant le nom de celle-ci, il s’est rendu compte qu’il s’agissait… de la successeure de Christine Lagarde au FMI. Plus c’est gros, plus ça passe !