Raphaël Cognet appartient bien à la nébuleuse d’extrême droite

Le maire de Mantes-la-Jolie qui se présente volontiers comme un homme de droite modéré encarté depuis quelques mois à Horizons est en fait un maillon du projet Périclès financé par le milliardaire Pierre-Édouard Stérin. Cognet forme via l’entreprise Politicaë des élus ou futurs élus d’extrême droite avec son associé Antoine Valentin, le maire UDR de Saint-Jeoire (Haute-Savoie). Explications.

Avance-t-il masqué ? D’après un dossier très documenté de nos confrères de l’Humanité relayé par le site de France-Info, Raphaël Cognet fait bel et bien partie intégrante du projet baptisé « Périclès » (« Patriotes, Enracinés, Résistants, Identitaires, Chrétiens, Libéraux, Européens, Souverainistes ») fondé et administré par Pierre-Édouard Stérin et deux de ses proches.

Le milliardaire français Pierre-Edouard Stérin, une des plus grandes fortunes de France, qui doit notamment son succès à la société de coffrets-cadeau Smartbox est dépeint comme fervent catholique et exilé fiscal. Il aurait conçu avec ses équipes un plan structuré pour faire gagner du terrain à ses valeurs politiques et religieuses conservatrices, à travers les médias et en soutenant des personnalités politiques de droite et d’extrême droite.

Selon le quotidien fondé par Jean-Jaurès : « La stratégie de Périclès envisage de permettre la victoire idéologique, électorale et politique d’un ensemble de « valeurs clés ». Comme la « liberté individuelle et d’entreprendre », et d’autres plus conservatrices ou traditionalistes, comme la présentation de « la famille » comme la « base de la société », la revendication d’une « place particulière du christianisme » ou d’une « fierté de notre histoire, notre identité, notre culture ». Ces idées sont placées en opposition de « tendances » présentées par les auteurs du document comme « les maux principaux de notre pays », dans lesquels ils incluent pêle-mêle « socialisme, wokisme, islamisme, immigration » ou « laïcité agressive » ».

Mais que vient donc faire Raphaël Cognet dans cette affaire ? Pour cela, il faut donner un petit coup d’œil dans le rétroviseur. En janvier 2022, quand il démissionne de son poste de maire de Mantes-la-Jolie et n’est plus de fait président de la communauté urbaine GPSEO, il perd la totalité de ses revenus soit plus de 8 000 euros mensuels d’indemnités.

Il prend alors conscience de la fragilité du statut d’élu et monte une entreprise avec Antoine Valentin, maire de Saint-Jeoire (Haute-Savoie), membre dirigeant de l’Union des Droites, le mouvement d’Éric Ciotti. Cette entreprise baptisée Politicaë possède un site internet qui annonce « Pour vous aider à gagner les élections municipales de 2026 ».

Il est donc limpide que l’entreprise est un maillon du plan « Périclès », lequel vise à faire basculer 1 000 villes de plus de 3 000 habitants dont 300 au moins pour le RN.

Selon le journal l’Humanité, cette « école des futurs maires » a organisé depuis septembre dernier trois sessions de formation d’un week-end : media-training et cadre légal d’une campagne notamment. Parmi les intervenants, on retrouve Philippe de Gestas, ancien secrétaire général du Mouvement conservateur (ex-Sens Commun puis Reconquête).

À nos confrères, l’associé de Raphaël Cognet ne nie pas l’aide apportée par Sterin à Politicaë mais évoque « une enveloppe prévisionnelle débloquée entre janvier 2024 et mars 2026 », un montant qui, selon le quotidien, pourrait atteindre plusieurs centaines de milliers d’euros « utilisé principalement pour l’organisation des séminaires en présentiel ou le développement du site web ».