Quand le cheminot déraille

Détaché de la SNCF, le directeur de la communication contractuel de la ville de Mantes-la-Jolie s’est invité dans le débat sur l’installation d’une structure en faveur des mineurs non accompagnés en fustigeant l’attitude du Conseil départemental sur un réseau social. Et le devoir de réserve, ça vous parle Monsieur Mérelle ?

Il a craqué ! Rester à sa place était visiblement trop lourd à porter pour lui. Le 19 février dernier, entre deux commentaires sur les rencontres de hockey sur glace entre le Canada et les États-Unis sur fond de menaces trumpistes, il s’est répandu sur Facebook contre l’installation d’un village pour mineurs non-accompagnés par le Conseil départemental dans le quartier du Val-Fourré en ces termes : « Méthode inacceptable, projet d’implantation inepte, mépris pour les Mantais de ce quartier, le Département des Yvelines a tout faux ». Et pas vous Monsieur le chef de la propagande municipale, vous qui foulez au pied le devoir de réserve qui s’applique à tout fonctionnaire, y compris contractuel comme c’est votre cas ? Vous a-t-on sollicité sur le sujet, vous qui comme le Hamed du regretté Coluche « avez des idées sur tout et surtout des idées ? »

On verra si le maire Raphaël Cognet est aussi sourcilleux avec son collaborateur qu’il peut l’être en d’autres circonstances en menaçant de sanctions les agents de la ville qui auraient la langue trop bien pendue.

Car les textes en vigueur sur ce fameux cas de violation de l’obligation de réserve par un fonctionnaire territorial ne plaisantent pas. Les conséquences pénales peuvent survenir si les déclarations ou actions enfreignent des lois spécifiques.

Dans le cas d’une diffamation, ce qui pourrait être interprété comme tel ici par les magistrats, cela peut entraîner des poursuites pénales, avec des sanctions allant jusqu’à des amendes ou pire encore des peines de prison.

Les textes prévoient même que « l’autorité hiérarchique peut engager une procédure disciplinaire ». On veut bien prendre le pari que l’autorité hiérarchique n’agira pas à l’encontre de Michel Mérelle. Lui qui appartient à la noble profession de cheminot et son maire sont dans le même wagon. Au moins jusqu’au ­printemps 2026…