« Encore abasourdi », l’adjoint au sport se confie après sa mise à l’écart

Éric Roger, maire adjoint au sport de Poissy a vu ses délégations lui être retirées au profit de celles des nouvelles technologies, de l’intelligence artificielle et de la cybersécurité. Une décision prise par la maire Sandrine Berno dos Santos qui a choqué le principal intéressé.

Il ne va pas changer ses habitudes pour autant. Même s’il n’est plus en charge des sports et de la vie associative, Éric Roger était présent le 23 mars pour venir supporter le Poissy FC au stade Léo Lagrange. Et si les jaunes et bleus ne cachaient pas leur joie après une victoire sans appel 8-1 face à ­Marly-le-Roi (voir en page sport), l’élu conservait un léger rictus malgré le résultat. Celui-ci est la marque de l’incompréhension. Une semaine auparavant, la maire pisciacaise, Sandrine Berno dos Santos, l’a convoqué pour lui retirer ses délégations au profit de celles des nouvelles technologies, de l’intelligence artificielle et de la cybersécurité, « domaines particulièrement importants comme en témoigne chaque jour l’actualité » soutient l’édile. « Elle cherchait un prétexte » balance du bout des lèvres Éric Roger.

Pour l’explication, il faut remonter au début du mois de février. Le président du Poissy FC, Thomas Chardon, annonce sa démission, la faute à un individu qui l’a menacé de mort. Le gérant de la Librairie du Pincerais révèle alors que l’altercation s’est déroulée en présence de l’ancienne première adjointe de Karl Olive. « Elle n’a pas réagi. Si tu laisses la possibilité à ces mecs de dire ce qu’ils veulent, sans réponse ferme, tu ouvres la porte à quelque chose de grave. Je ne peux pas l’accepter, je ne peux pas pardonner. » lâchait-il dans nos colonnes de notre édition n°423, tout en louant le soutien de la première heure de « l’adjoint au sport qui a toujours été là ».

Depuis, Thomas Chardon a légèrement fait machine arrière. Lui et la Mairie ont trouvé un terrain d’entente, et dans un communiqué conjoint, le libraire assure une transition jusqu’au 30 juin 2025. Sauf que le brouillon de cette « transition sereine » a été rédigé par Éric Roger, fait que lui reproche Sandrine Berno dos Santos. « Il [Thomas Chardon] ne savait pas comment faire, donc j’ai écrit quatre lignes pendant les vacances, explique-t-il. Ensuite, le texte a été validé par l’avocat du futur ex-président, des juristes du Poissy FC… et ceux de la Mairie ». Le maire-adjoint y voit donc un coup politique.

Dans un post Facebook, Karl Olive, député de la 12ème circonscription, a salué le travail d’Éric Roger (au centre) : « La confiance, la compétence, l’investissement et le rassemblement ont été érigés en principes fondamentaux. Il est incontestable que tu les as incarnés ». (Eric Roger)

En effet, dans un an environ se dérouleront les élections municipales. Avant que les listes officielles ne sortent, chacun commence à avancer ses pions. « Elle ne savait pas si je la soutiendrais ou pas, du coup elle a préféré me retirer mes délégations. De toute façon, elle m’a assuré que ce n’était pas un problème de compétence » précise-t-il. En effet, un parfum d’incertitude plane sur une liste dissidente menée par Karl Olive – bien que le principal intéressé réfute toujours toute envie de retourner siéger à l’hôtel de Ville – dont Éric Roger reste un proche. Et comme celui-ci occupe un rôle très exposé, la faute aussi à une thématique – le sport – érigé en art de vivre dans la cité Saint-Louis, il pourrait faire de l’ombre à l’actuelle maire. De son côté, Sandrine Berno dos Santos s’en défend : « Je n’ai jamais considéré qu’Éric me faisait de l’ombre. Je ne l’ai jamais regardé comme un potentiel adversaire car nous faisons partie de la même équipe. » Elle précise également que « l’exposition en question correspond surtout à une trop forte implication personnelle dans le dossier complexe et sensible du club de football, l’ayant amené à prendre des décisions qui n’ont pas été cautionnées par notre majorité ». Par ailleurs, elle fait confiance à son remplaçant David Luceau – ainsi qu’en la capacité d’Éric Roger à assurer la passation – pour « avancer dans le même sens, avec comme seule boussole l’intérêt des ­Pisciacais ».

Dernièrement, le désormais 10ème adjoint n’est pas le seul à avoir perdu une partie de son portefeuille d’actions. Aline Smaani, 3ème adjointe, a vu le logement lui être ôté tandis que le conseiller municipal Clément Plouze-Monville ne gère plus les problématiques liées au patrimoine. Questionné sur sa présence dans une autre liste, Éric Roger juge qu’il est encore trop tôt. Pour le moment, il préfère se concentrer sur ses projets personnels ou sportifs, comme participer au 10 km de la ­Pisciacaise.