À quoi ressemblera le centre-ville en 2040 ?

La municipalité des Mureaux organisait, le mercredi 2 avril dernier, une réunion publique pour présenter sa vision du cœur de ville de demain. En compagnie de la SNCF et de l’aménageur Citallios, elle a pu dévoiler ce à quoi ressemblera le centre-ville dans un horizon de 15 ans : un lieu apaisé, vivant et végétal.

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« Et vous, comment voyez-vous votre centre-ville ? » Ce sont Assïa et Nabil, membres du conseil municipal des enfants, qui ont accueilli les quelques dizaines de participants à la réunion publique « Action Coeur de Ville », mercredi dernier à la médiathèque des Mureaux. Face à l’assemblée, ils ont pu dresser une liste de ce qu’ils attendaient du quartier : des plantes et des arbres « pour rendre la ville belle et agréable », des « espaces pour le divertissement » afin de renforcer son attractivité, ou encore une « vitesse des voitures mieux contrôlée » et de « véritables lieux d’échange ».

Ces idées, elles étaient au cœur de cette soirée qui avait un but : dessiner les contours du centre-ville muriautin pour les 5, 10, voire 15 prochaines années. « La question, c’est de savoir qu’est-ce qu’on veut comme stratégie et comme objectif pour 2040, 2050, a développé le maire, François Garay, en ouverture de cette présentation fleuve qui aura duré deux bonnes heures. C’est un vrai sujet de travail et de réflexion sur les mobilités, les types de construction, de commerces, d’aménagements des bords de Seine… Il est important de ne pas rater la stratégie que nous allons développer ».

Les abords de la gare « métamorphosés »

Deux années, presque jour pour jour, se sont écoulées depuis la dernière réunion publique sur le sujet. Laps de temps durant lequel un aménageur a été désigné (Citallios, qui a imaginé le pôle Molière), tandis que des aménagements ont déjà pu être réalisés grâce au programme national Action Coeur de Ville du Ministère de la Cohésion des territoires, qui vise à revitaliser les centres des villes moyennes en France. Les Muriautines et Muriautins ont pu observer, pêle-mêle, la création d’un city-stade près de l’école Jean-Zay, d’un parcours santé en bords de Seine, ou encore d’un espace seniors. « Quand on dit Action Cœur de Ville, cela signifie le financement d’un poste, d’une directrice qui coordonne toutes nos actions sur le cœur de ville, et c’est aussi un budget qui nous permet d’investir, d’aller chercher différentes subventions », précise Davy Ramos, adjoint au maire chargé du développement économique, des commerces, de l’innovation et… de Cœur de ville.

Mais ce qui va définitivement transformer le centre-ville muriautin, c’est bel et bien le nouveau pôle d’échange multimodal, où dans des mots moins grossiers, la nouvelle gare et ses abords, adaptés à l’arrivée du RER E en 2027. Si des travaux sont déjà en cours sur les quais et dans le bâtiment voyageur, qui deviendra plus moderne et totalement accessible, le sujet phare de ce réaménagement est encore à venir : le déplacement du pôle bus, actuellement situé au côté nord des voies ferrées, et qui basculera au sud de celles-ci. « Cela permettra, au nord, d’avoir une place du 8 mai métamorphosée, et qui deviendra un parvis végétalisé dédié uniquement aux piétons », détaille Julie Devay, cheffe de projet en charge des pôles gares EOLE pour Grand Paris Seine et Oise.

Le nouveau « pôle mobilités », côté sud donc, sera lui aussi largement arboré et se dotera d’un cheminement piéton « confortable et accueillant » avec des espaces d’attente, le long de l’avenue Paul Raoult. « Les quais de bus seront regroupés, alors qu’aujourd’hui, la gare routière forme un U, ajoute Julie Devay. Le but est d’améliorer la signalétique et les informations voyageurs afin de savoir où aller exactement pour prendre son bus ».

Toutes les parties prenantes du projet de transformation du centre-ville ont pris la parole, le mercredi 2 avril au soir à la médiathèque.

Afin de renforcer l’aspect multimodal de la gare, le vélo se fera une place de choix dans les pourtours de celle-ci. 330 places de stationnement dédiées aux cycles seront ainsi déployées, surtout au nord, mais aussi au sud des voies. Des pistes cyclables seront aménagées pour les rejoindre, dont une bidirectionnelle sur l’avenue Paul Raoult.

« Pour aménager l’ensemble du projet, notamment du côté du futur pôle bus, il y a eu des travaux de renouvellement des conduites d’eau potable et des renforcements de conduites d’eau pluviales qui ont été réalisées sur la rue Gambetta, qui a été fermée temporairement, conclut Julie Devay. Le plus gros a été fait. Dans les travaux à venir, il y a la démolition des bâtiments qui sont nécessaires pour réaliser le pôle bus. Ils interviendront courant 2025, pour permettre de démarrer les travaux en 2026 ».

Les habitants concertés

Avec son parvis végétalisé dédié aux piétons et ses espaces pour flâner, la place du 8 mai deviendra une porte d’entrée verte sur la ville. L’ambition du maître d’œuvre du projet, l’Atelier Urbanité Roland Castro, est d’appliquer cette vision au reste du quartier. « Sur le plan de la marchabilité et des liaisons piétonnes, il y a beaucoup à faire, observe Clément François, urbaniste qui planche depuis deux mois sur la transformation du cœur de ville. Un des points directifs du projet, c’est de trouver comment apporter plus de confort sur les déambulations piétonnes », et ce notamment sur le secteur de la rue Paul Doumer et du boulevard Victor Hugo. On ne va pas se mentir : sur ce périmètre, la végétation se fait rare, et l’ensemble est plutôt sec. L’objectif est donc d’apaiser les circulations sur ces axes, mais aussi d’y amener plus de vie et de convivialité, avec par exemple, des places de stationnement qui pourraient devenir des terrasses pour les cafés en été. « Attention, cela ne veut pas dire que la voiture disparaît, mais la priorité sera donnée aux vélos et aux piétons », assure-t-on du côté de l’agence d’urbanisme.

Il s’agit, en somme, d’un projet particulièrement ambitieux. Mais vous l’aurez compris, tout cela n’est pas pour tout de suite. Et pas non plus gravé dans le marbre : une phase de concertation va démarrer dans les prochains mois pour intégrer au projet le retour des habitants, des commerçants et des acteurs économiques du quartier. Et au vu des questionnements qui sont apparus durant la réunion publique, notamment au sujet du stationnement déjà difficile, nul doute que de nombreuses réflexions restent à mener. Des balades urbaines seront d’ailleurs organisées cet été en compagnie de l’aménageur et de l’agence d’urbanisme, un peu à la façon de la concertation menée pour la place de la Liberté du côté de Conflans-Sainte-Honorine (voir notre édition du 10 avril 2024). Une adresse mail (coeurdeville.contact@ville-lesmureaux.fr) a même été mise en place pour recueillir les observations des riverains. « Il est de notre responsabilité à tous de faire un brainstorming sur le sujet, a déclaré, en conclusion de la réunion publique, le maire François Garay. Il s’agit de l’avenir, pas à 6 mois, mais à 3, 5 ou même 10 ans. On a entendu des membres du conseil municipal des enfants tout à l’heure : ce dont on parle ce soir, c’est pour eux ».