Les Écologistes normands et franciliens disent « oui » à la LNPN

Une réunion publique était organisée à Mantes-la-Jolie, le jeudi 10 avril dernier, pour convaincre les habitants des bienfaits de cette nouvelle ligne pour le territoire du Mantois.

Ne l’appelez plus LNPN ! Vous avez peut-être vu fleurir, ces dernières semaines dans le Mantois, des affiches invitant à dire « Oui à la Ligne Nouvelle Paris-Mantes-Normandie ». Elles sont l’oeuvre du parti des Écologistes, qui invitait les habitant du Mantois à se rendre à l’espace Guy Mainière, le jeudi 10 avril dans le quartier de Gassicourt de Mantes-la-Jolie, pour une réunion publique d’informations sur le projet de ligne ferroviaire – pour le moins controversé – qui doit relier la région normande à la capitale en passant par la Vallée de Seine.

Une initiative qui peut être perçue comme une réponse à l’offensive de la communauté urbaine Grand Paris Seine et Oise (GPSEO), qui a maintes fois clamé son hostilité au projet ces derniers mois. « Les élus normands ont relancé ce projet, et ça a provoqué une levée de boucliers de la part de certains élus locaux dans les Yvelines, principalement les élus de droite de GPSEO, qui ont lancé une pétition pour s’opposer au projet, et tout un tas d’actions avec une efficacité que je connaissais pas chez eux », a ironisé Dylan Guelton, conseiller municipal d’opposition à Magnanville et membre du bureau yvelinois des Écologistes.

Il n’était d’ailleurs pas le seul à prendre la parole lors de cet échange fleuve de deux heures. La sénatrice des Yvelines Ghislaine Senée, fervente défenseuse du projet, avait fait le déplacement tout comme des élus normands et des membres de la Fédération nationale des associations d’usagers des transports (FNAUT), issus des deux régions concernées. L’objectif ? Convaincre que cette nouvelle ligne ne sera pas seulement bénéfique aux Normands, mais aussi aux habitants du Mantois.

Car l’opposition des élus de GPSEO s’appuie sur un point central : « puisqu’aucun arrêt spécifique supplémentaire n’est envisagé sur le territoire par les deux autorités organisatrices des transports (Île-de-France Mobilités et Région Normandie), les habitants et entreprises de la vallée de Seine supporteraient tous les inconvénients de la LNPN, sans aucun bénéfice direct », déclarait la communauté urbaine lorsqu’elle publiait sa pétition en juin 2024, et récoltant plus de 16 000 signatures depuis.

« Ils vous mentent de manière éhontée, affirme Bernard Champeau, président de la FNAUT Normandie. Dans le projet LNPN d’origine et confirmé par la dernière mouture, il y a le schéma de desserte. Toutes les 30 minutes sur la ligne Vallée de Seine, il est prévu un train Paris-Le Havre direct jusqu’à Rouen, toutes les 30 minutes un train caboteur Mantes-Vernon-Gaillon jusqu’à Rouen, et toutes les 30 minutes un Paris-Mantes-Rosny-Bonnières-Vernon. Et actuellement, vous n’avez pas ça. Ce sera beaucoup mieux ! Quand on vous dit que les trains seront supprimés, c’est simplement pour créer une exaspération pour nourrir la campagne de dénigrement de la LNPN ».

La conseillère régionale d’Île-de-France Charlotte Nenner lui a d’ailleurs emboîté le pas, assurant qu’un arrêt à Mantes est « indispensable ». « Les oppositions ont fait énormément de mal au projet. On a pris plusieurs années de retard. Les projets aussi importants ont besoin de coups de pouce politiques et de coopération entre les régions. Je pense que ça a été utilisé de manière politicienne et pour de mauvaises raisons ». Tandis que pour Ghislaine Senée, « ce n’est qu’une petite bataille politique. Les Normands ont dit « pas d’arrêt à Mantes » pour en faire un moyen de négociation en cas de refus des Franciliens ».

Pas de quoi convaincre tout le monde. Des agriculteurs présents lors de la réunion publique se sont inquiétés du devenir des terres agricoles qui figureraient sur le tracé de la ligne. « J’ai l’impression que vous parlez d’un fantasme avec cette ligne Paris-Mantes-Normandie, je ne vois pas comment elle pourrait ne pas passer sur des terres agricoles. Je suis particulièrement inquiet ». « Il est clair qu’il y a des endroits où ça pose un vrai sujet, lui a répondu Ghislaine Senée. On a la Seine, on a l’autoroute, et on a le réseau ferré. Si, dans cet espace là, on arrive pas à trouver la capacité de pouvoir faire 2 voies, il y aurait des solutions d’enfouissement. Notre objectif, ce n’est pas de continuer à morceler les terres agricoles ».

L’objectif, il est clair : mettre des moyens pour « remettre le train au cœur des mobilités » et ainsi « répondre à l’urgence climatique », comme le souligne Fatima Cuny, co-responsable du groupe local Nord Yvelines des Écologistes. Cela passerait, selon eux, par cette nouvelle ligne qui rendrait les conditions de circulation « plus performantes » et les trains « plus ponctuels et réguliers ».