Les avocats du complice de l’attentat de Magnanville demandent une reconstitution

D’après une information du Parisien en date du 17 avril, les avocats de Mohammed Lamine Aberouz, condamné en octobre 2023 à la réclusion criminelle à perpétuité, ont demandé une reconstitution de l’attaque du 13 juin 2016 dans le but de disculper leur client.

Furieux du verdict, Maître Brengarth a annoncé dès mercredi son intention de faire appel.

Au sortir du tribunal en octobre 2023, Nino Arnaud et Vincent Brengarth avaient déjà donné le ton. « Quelqu’un a été condamné pour complicité alors que nous ne savons même pas ce qu’il aurait fait sur les lieux. Une juridiction écrit l’histoire ! » avait alors clamé le second devant les caméras présentes au palais de Justice de Paris, juste après que son client, Mohammed Lamine Aberouz, ait été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité avec 22 ans de sûreté pour complicité dans le meurtre de Jessica Schneider et Jean-Baptiste Salvaing. Ils avaient ensuite décidé de faire ­appel quelques jours après ce délibéré.

Le Parisien révèle le 17 avril que le duo d’avocats a lancé trois demandes de supplément d’information à la présidente de la Cour d’assises spéciale de Paris. Parmi elles : la reconstitution du soir du meurtre, le 13 juin 2016, sur les lieux même de l’attentat, c’est-à-dire à Magnanville. « Elle est indispensable à la manifestation de la vérité » expliquent-ils au quotidien d’informations régionales. D’ailleurs, Nino Arnaud et Vincent Brengarth conservent la même ligne de défense. Selon eux, leur client n’était pas présent ce soir-là : « Il a toujours affirmé qu’il priait dans une mosquée des ­Mureaux à l’heure des crimes. »

Cet argument avait déjà été exposé lors du procès de 2023, ce à quoi la défense des parties civiles avait répondu. « Peu de personnes l’ont vu, et ceux qui soutiennent le contraire sont ses frères. Nous avons eu des festivals de mensonges et d’incohérences, avec énormément de preuves de connivence. Comme une leçon apprise mais surtout mal récitée » s’était insurgée l’une des avocates.

« Une reconstitution a vocation à préciser le rôle de chacun sur une scène de crime. Il est étrange d’en demander une quand on prétend ne pas y avoir été présent » a ironisé Me Thibault de Montbrial, avocat de la famille Schneider, au Parisien. Pour les deux autres avocats, cela permettra au contraire de mieux connaître la chronologie des faits de l’arrivée de Larossi Abballa – le tueur des deux fonctionnaires de police – jusqu’à sa neutralisation par le RAID.