« Le mépris ne soigne pas » : les syndicats des hôpitaux se mobilisent

Une manifestation s’est déroulée sur le parvis du centre hospitalier François Quesnay de Mantes-la-Jolie, mardi dernier, à l’initiative des neuf organisations syndicales qui composent les établissements du GHT Yvelines Nord.

Sono à fond, mégaphones, banderoles et drapeaux au vent : le parvis du centre hospitalier François Quesnay était particulièrement animé pendant la pause déjeuner du mardi 29 avril. C’est le jour qu’ont choisi les syndicats des trois hôpitaux de la Vallée de Seine pour se faire entendre, et alerter sur la dégradation de leurs conditions de travail et du « mépris » dont ils se sentent victimes par la direction commune du Groupement Hospitalier Territorial (GHT) Yvelines Nord, qui regroupe les hôpitaux de Mantes-la-Jolie, de Meulan-Les Mureaux et de Poissy.

« Il y a surtout des gens sur leurs congés aujourd’hui », explique Sophie Lambert, secrétaire générale départementale de la CFDT, après avoir fait signe à des soignantes en service qui soutenaient de loin la manifestation depuis une fenêtre. Parmi ses principaux griefs rencontrés dans son établissement de Meulan, elle évoque « le retrait de l’accès aux plannings », des dossiers administratifs restés sans réponse, mais surtout des coupes budgétaires à outrance. « On a revendu du patrimoine, des bouts de terrain pour construire le FAM. Où est passé l’argent ? On est passé de 1 260 agents à 1 054, donc moins de masse salariale. Alors pourquoi le déficit continue ? Dans mon service, on n’a plus le droit aux post-its à cause de ces coupes budgétaires, alors c’est la CFDT qui les fournit. Et les plateaux repas ont été supprimés, ­soi-disant pour faire des économies ».

Pour la première fois, l’intersyndicale des trois hôpitaux a fait front commun avec une lettre ouverte annonçant leur retrait des instances représentatives.

À Poissy aussi, on tire la langue. Parmi les quelques dizaines de manifestants, on trouvait également des représentants du personnel du CHIPS, dont Hibelina Santos, secrétaire adjointe de la section pisciacaise du syndicat Sud Santé. « Quand j’ai un DRH qui me dit qu’une infirmière pour 28 patients ça le choque pas… Et bien moi, ça me choque. Il faut arrêter ce mépris. Tous les agents sont en burn-out, alors que si les hôpitaux tiennent, c’est bien grâce à eux ».

S’ils regrettent l’absence du moindre élu local pour les soutenir, les représentants syndicaux ont pu rencontrer la directrice du GHT Diane Petter, qui a pris la peine de descendre sur le parvis pour leur répéter sa volonté de s’asseoir autour d’une table pour mettre les choses au clair. Toutefois, du côté de l’intersyndicale, on n’est pas pressé : une autre manifestation était organisée une semaine plus tard, le mardi 6 mai, cette fois à l’hôpital des Mureaux.