
Les clients installés en terrasse sur les quais conflanais ont eu droit à une animation tout à fait singulière, le mercredi 30 avril dernier. Profitant du soleil, leur verre à la main, ils ont assisté au ballet discret du réalisateur Arthur Harari et de son équipe, en plein tournage sur la promenade François Mitterrand.
Car oui, le co-scénariste d’« Anatomie d’une chute » – lauréat de l’Oscar du meilleur scénario avec sa compagne Justine Triet – est aussi un talentueux réalisateur, en témoigne le récit de vengeance « Diamant Noir » (2016) et le film de guerre en langue japonaise « Onoda, 10 000 nuits dans la jungle » (2021), récompensé d’un César, encore une fois pour son scénario.
Cette fois, Arthur Harari s’attaque au genre du thriller surnaturel, et a donc choisi Conflans-Sainte-Honorine comme décor pour une partie de son prochain long-métrage. « C’est l’excellent repéreur Antonio Correia qui nous a proposé ce décor sur la base de ce que j’avais écrit dans le scénario, nous confie le réalisateur entre deux prises. Quand on est arrivé ici, il y avait vraiment tout ce que je cherchais, avec l’univers batelier qui évoque presque quelque chose hors du temps, mais aussi des terrasses, des cafés sur le côté… On avait vu d’autres décors avant, mais c’est celui-là qui nous est apparu évident ».
Il faut dire qu’il est difficile de ne pas tomber sous le charme des quais de Seine quand aucun nuage n’est à l’horizon, et que le mercure tutoie les 25 degrés. « Je ne connaissais pas du tout, c’est charmant, surtout à cette saison-là, ça donne envie d’y rester un peu, avoue-t-il dans un sourire. On a du mal à imaginer qu’on est aussi proche de Paris ». Et il n’est pas le seul.

Quelques minutes plus tôt, quand les caméras tournaient du côté du café L’Escale, c’est Léa Seydoux, tête d’affiche du film, qui ne cachait pas son plaisir de tourner dans la capitale de la batellerie. « Le cadre est magnifique, c’est très agréable de tourner ici, on a l’impression d’être en vacances », s’est-elle amusée. Les contours de l’intrigue étant encore tenus secrets, l’actrice n’a pas souhaité s’épancher sur le scénario ou sur le rôle qu’elle tient dans le film, qui a pour titre provisoire « L’Inconnue ». « Je peux juste vous dire que c’est un rôle que je n’ai pas l’habitude de jouer, donc c’est excitant, nous a-t-elle glissé. Et en plus, c’est avec un réalisateur que j’admire ».
À quelques mètres de là, Erdogan jubile. Le patron de L’Escale a pu observer, depuis son café, le tournage d’une scène avec Léa Seydoux sur sa terrasse. « La production est venue il y a un mois pour visiter, et nous demander s’ils pouvaient venir tourner, se rappelle-t-il. C’était sympa pour les clients qui ont pu en profiter, et pour nous aussi, ça nous a permis de voir comment ça se passe. Pour à peine une minute de film, ils ont fait une dizaine de prises avec une cinquantaine de personnes, une vingtaine de figurants… On croit que c’est facile, mais quelle préparation ! »
Pour voir Conflans à l’écran, il vous faudra toutefois encore un peu de patience. Le tournage devrait se poursuivre dans les prochaines semaines en Maine-et-Loire, tandis que la sortie du film dans les salles obscures est espérée pour 2026. L’objectif ? Présenter le film lors de la 79ème édition du Festival de Cannes, l’année prochaine.