
Après le centre d’entraînement, le stade ? L’hypothèse d’un déménagement du PSG dans la cité Saint-Louis prend en tout cas de plus en plus d’ampleur depuis quelques semaines. La piste a même été officiellement confirmée le mardi 10 juin dernier, dans un communiqué publié par le club de la capitale, qui annonce être prêt à « approfondir ses études » sur les communes de Massy (Essonne) et de Poissy pour construire son grand stade de 80 à 90 000 places.
« Ces deux sites avaient déjà envisagé de travailler à la reconfiguration de leurs activités, souhaitaient pouvoir accueillir un projet de territoire et sont artificialisés, ce qui constitue un critère clé pour le Paris Saint-Germain, souligne le club. Ils vont faire l’objet d’études menées en concertation avec toutes les parties prenantes ».
L’état-major du PSG a notamment été séduit par la « proximité immédiate » que proposerait le site pisciacais avec son centre d’entraînement, sorti de terre il y a quelques mois. Mais ce n’est pas le seul argument dont peut se targuer la commune yvelinoise. « L’ancrage local du Club et la qualité d’un partenariat de longue date ont conduit le Paris Saint-Germain à accepter la proposition des acteurs locaux de l’étudier plus en détails dans cette nouvelle phase d’analyse ».
« Un alignement des planètes »
Une nouvelle qui n’a pas manqué de ravir les élus locaux qui œuvrent depuis des mois pour que le projet voie le jour. À commencer par le député de la 12ème circonscription des Yvelines, Karl Olive. « Cette sélection est le fruit d’un travail collectif exemplaire, comme celui qui nous avait permis d’accueillir le centre d’entraînement en 2016, s’enthousiasme l’ancien maire de Poissy. Une fois encore, un alignement des planètes a été rendu possible entre la Ville, le Département, la Région, l’intercommunalité, l’État, et bien sûr en lien avec les habitants ». Il assure d’ailleurs que ces derniers seront « pleinement associés à la réflexion » autour de ce projet, par exemple via « la création d’ateliers de proximité ».
La maire de Poissy Sandrine Berno dos Santos abonde d’ailleurs en sons sens, et milite pour « la mise en place, dans les meilleurs délais, d’un Comité de pilotage réunissant tous les acteurs du territoire durant cette phase d’analyse d’un potentiel projet ». L’édile tempère toutefois en rappelant que « tout reste à faire », dans un post partagé sur ses réseaux sociaux. « L’engagement de ces études vise avant tout à évaluer la faisabilité d’un programme d’envergure, très complexe, qui nécessitera toute notre attention et un travail étroit avec tous les acteurs locaux. Il implique aussi l’adhésion des habitants, et aussi la préservation d’un outil industriel à Poissy. Notre histoire est ancrée à celle du site automobile et nous attendons encore une clarification sur la stratégie du constructeur ».

Justement, le projet de construction d’un tel stade sur le site de l’usine pisciacaise de Stellantis ne manque pas d’inquiéter syndicats et personnels. Toutefois, le député de la 12ème circonscription des Yvelines, Karl Olive, a tenu à les rassurer dans son communiqué publié le 10 juin et promet de se battre pour « le maintien et le développement de l’emploi sur le site industriel de Stellantis ». « Nous nous tenons aux côtés des syndicats et en lien constant avec la direction de l’usine et de Stellantis, pour garantir un avenir à ce site historique », a-t-il assuré. La présidente de la Région Île-de-France, Valérie Pécresse, a elle aussi fait preuve de fermeté en assurant que le site du géant automobile ne pourra accueillir le club parisien « sans projet industriel fort ».
Dans tous les cas, il faudra se montrer convaincant pour s’attirer les faveurs du Paris-Saint-Germain, car en face, la commune de Massy a elle aussi des atouts à faire valoir. Notamment « la qualité de la desserte multimodale » avec les RER B et C, le tram 12 et même la ligne 18 du métro à l’horizon 2027, ou encore son « fort potentiel de développement urbain et économique » mis en avant par le PSG, qui assure qu’« à ce stade, aucun des deux sites n’est privilégié », et qu’il « mènera les deux études avec le même sérieux, la même rigueur et la même ouverture, afin de prendre la meilleure décision possible ».
En attendant les élections municipales…
Et si, la meilleure décision possible, n’était pas celle de rester au Parc des Princes ? C’est en tout cas celle qui ravirait une grande majorité de supporters qui restent attachés à leur enceinte historique. Oui, la maire parisienne Anne Hidalgo ne souhaite pas vendre le stade aux propriétaires qataris du club de la capitale, c’est un fait. Mais d’ici la date butoir d’examen des dossiers massicois et pisciacais, en automne 2026, aura lieu… les élections municipales. Et l’une des candidates les plus ferventes à l’Hôtel de Ville parisien, une certaine Rachida Dati, n’a jamais caché sa proximité avec le président du PSG, Nasser Al-Khelaïfi.
Si sa petite phrase – « Le PSG doit rester à Paris » – prononcée lors de l’inauguration du Campus PSG en novembre dernier avait déjà fait parler, sa prise de position était encore plus ferme dans les colonnes du Parisien, au lendemain de la victoire en finale de la Ligue des Champions, le 1er juin. « Le PSG a besoin d’un stade à la hauteur de ses ambitions, a-t-elle déclaré. Mais ce club doit rester à Paris. C’est vrai, le Parc des Princes est vétuste. Mais le déménager serait un échec pour Paris et les Parisiens. On doit pouvoir le moderniser, l’agrandir. Je ne comprends pas que la mairie de Paris ait rompu les liens avec son club historique. Quel qu’il soit, le futur maire de Paris devra trouver un chemin pour rétablir la confiance. Car le PSG, c’est le Parc des Princes et le Parc des Princes, c’est le PSG ! »
Une confirmation de plus, s’il en fallait une, que rien n’est encore joué. Pendant que les élus locaux se voient déjà accueillir les stars parisiennes, nombreux sont ceux à considérer les candidatures de Massy et Poissy comme des écrans de fumée avant les prochaines élections municipales qui s’annoncent décisives dans ce dossier. Et si le maire de Massy, Nicolas Samsoen, a assuré au micro d’Ici Paris qu’il n’allait « pas jouer à la compétition » avec la commune yvelinoise, Karl Olive est, lui déjà, dans les starting blocks : « À Poissy, une finale ça ne se joue pas : ça se gagne ».