
Il n’y pas qu’à Villennes-sur-Seine que les ambitions municipales font (déjà) des dégâts. Les tensions au sein de la majorité pisciacaise, déjà sous-jacentes depuis des mois, ont éclaté au grand jour le lundi 23 juin à l’issue d’un conseil municipal particulièrement attendu, le précédent datant de 3 mois. À la toute fin de l’ordre du jour, on trouvait un point qui alimentait les débats en coulisses : le retrait des délégations de Pierre-Alexandre Duchesne, élu chargé du conseil municipal des jeunes, écarté pour avoir tracté aux côtés d’une candidate déclarée aux prochaines élections municipales, Fatima El Masaoudi.
De quoi provoquer de vives réactions autour de la table du conseil municipal, à l’image d’un Clément Plouze-Monville qui n’a pas mâché ses mots. « Les délégations sont redistribuées tels des bons points, à moins d’un an des prochaines échéances électorales, a fustigé le conseiller municipal qui a perdu les siennes le 24 mars. Cette approche fratricide de la gestion municipale pose question. Chers collègues, ce soir encore, on vous demande de cautionner par votre vote le retrait de délégations d’un élu. Cette méthode qui aujourd’hui vous épargne peut parfaitement vous frapper demain ».
Il ne croyait pas si bien dire : ceux qui ont voté contre le retrait des délégations de Pierre-Alexandre Duchesne ont subi le même sort quelques jours plus tard, comme l’a annoncé la maire Sandrine Berno dos Santos dans un communiqué. « Leur position a été orchestrée et mise en scène, leur vote annoncé en début de séance par une prise de parole invoquant un « groupe de neuf élus ». Aucun des élus qui a voté contre cette délibération n’a pris la peine de me prévenir de cette décision, ni d’expliquer à leurs collègues cette position. Cette divergence assumée et revendiquée a suscité l’incompréhension de la majorité qui a perçu cette posture comme une trahison ».
De ce fait, un conseil municipal exceptionnel sera organisé ce mercredi 2 juillet à 19 h, pour statuer sur le sort d’Aline Smaani, Lydie Grimaud, Vanessa Hubert, Karine Emonet-Villain, Éric Roger, Michèle Debuisser et Audrey Lepert. Une soirée qui marquera à coup sûr un tournant : plus qu’un remaniement interne, c’est une recomposition politique qui se dessine à Poissy, à quelques mois des élections municipales.
« Être maire, ça ne donne pas tous les droits »
Au cœur de la passe d’armes du conseil municipal de lundi dernier, une altercation n’a pas manqué de faire réagir. Alors que la maire adjointe déléguée à la petite enfance et à l’éducation, Vanessa Hubert, élevait la voix pour dénoncer le caractère tardif de la convocation à la dernière réunion de liste, la maire Sandrine Berno dos Santos a tenté de rétablir le calme. « C’est bon, Madame, vous êtes dans un conseil municipal, pas au marché, vous n’êtes pas une poissonnière, et excusez-moi pour les poissonniers », a-t-elle lancé. « Tout ça, c’est du micmac municipal qu’il y a dans beaucoup de communes, mais se faire insulter par le maire, ça, je ne le laisserai pas passer » a déclaré l’intéressée, qui s’est dite « profondément blessée » et qui exige des excuses publiques. Le conseil municipal de ce mercredi soir en sera peut-être l’occasion.