« Un nouveau haut lieu de tourisme » : Renault lève le voile sur sa future vitrine d’exposition

Un nouveau bâtiment va voir le jour sur le site de Renault-Flins en 2027. À l’intérieur de celui-ci se trouvera des œuvres d’art ainsi que plusieurs modèles mythiques du constructeur français. Ses dirigeants l’imaginent même comme une halte avant de rejoindre les bords de mer.

Jacob Celnikier CGA et kaupunki

Et si avant d’aller visiter les plages du débarquement, vous en profiteriez pour découvrir les voitures de collection de Renault ? C’est dans cette optique d’un « axe touristique de plusieurs millions de visiteurs », partant de Paris jusqu’à la Haute-Normandie, que les grandes pontes du constructeur automobile ont dévoilé le 24 juin ce qui sera une « vitrine de collection », le mot « musée » ayant presque été banni. Pour l’introduire, Jean-Dominique Sénard, le président du conseil d’administration de la marque au losange, qui a dû remplacer au pied levé un Luca de Meo ayant annoncé son départ la semaine dernière.

Lorsqu’il se baladait dans les ateliers où sont conservés des modèles historiques, l’ancien PDG de Michelin « avait l’impression de voir dans leur phares leur envie de sortir de là ». En 2027, la Juva 4 qui a transporté Elisabeth II et la Viva Grand Sport avec sa « place de la belle-mère » – des noms qui ne parlent qu’aux passionnés – pourront faire pétiller les yeux du grand public. Elles seront stockées verticalement à la toute fin d’un bâtiment de 11 500 m², en guise d’apothéose, et en compagnie de 600 autres véhicules dont plus de la moitié en état de rouler.

Celui-ci est censé sortir de terre en 2027, en lieu et place d’un parking. C’est Jacob Celnikier qui a apposé son coup de crayon. Cet architecte mondialement connu a notamment réalisé le pavillon France de l’exposition universelle de Dubaï de 2020. « Un Français pour représenter la qualité française » précise Arnaud Belloni, le directeur de la marque Renault. En 125 ans d’existence, le groupe n’avait toujours pas de lieu pour mettre à l’honneur son patrimoine industriel. Deux raisons à cela. « Un mauvais alignement des planètes au niveau de la direction, et une réflexion auparavant centrée autour de Paris » justifie Arnaud Belloni.

Le bâtiment sera réparti en 6 parties. En plus des véhicules historiques, il accueillera des œuvres d’art de la collection privée Renault. (Jacob Celnikier CGA et kaupunki)

Pourtant « Flins c’est Renault et Renault c’est Flins » argue-t-on pendant la conférence de presse. Une vingtaine de modèles est sortie des chaînes de montage, avec à la clef plus de 18 millions de véhicules vendus. Pour les dirigeants, le site conçu par Bernard Zehrfuss va connaître une nouvelle « Renaulution ». Après être devenu « exemplaire sur l’économie circulaire », le voilà dorénavant garant de l’héritage du constructeur automobile. « Il y aura toute l’histoire du groupe, ce qui représente même un bout de l’histoire de France » ose même le directeur général de Renault Fabrice Cambolive. D’un côté, il est possible qu’un char de la Première Guerre mondiale fasse son apparition.

Aucun montant n’a filtré, idem pour le prix d’entrée qui sera « plus de l’ordre du symbolique et gratuit pour les scolaires ». Ni sur le nom de l’édifice mais « il nous reste deux ans pour trouver ». La marque au losange table sur 15 000 visiteurs par an, un chiffre « volontairement bas pour faire de la qualité ». La direction mise aussi sur la partie événementielle pour que le business model soit autosuffisant. « Grâce à cela, Renault est en paix avec son passé » avance Fabrice Cambolive. Pour mieux regarder son avenir ­couvert de défis.