Construire son deck de cartes, lancer les dés, enfiler un costume de rôliste ou simplement partager une partie en famille : à Carrières-sous-Poissy, tout cela sera possible le temps d’une journée, ce samedi 4 octobre. Avec Seine de Jeux, le Foyer de Loisirs et d’Éducation Permanente (FLEP) va transformer l’Espace Louis Armand en temple du jeu de société pour la troisième fois, après deux éditions qui avaient attiré de nombreux adeptes et curieux, en 2022 et 2023. « On attend entre 500 et 700 visiteurs », glisse Sylvain Collas-Dorléan.
Au sein du FLEP, il est responsable de la section Jeux de rôle, qui rassemble une centaine d’adhérents. C’est lui qui, accompagné d’une dizaine de personnes, a donné vie à cet événement aussi bien ouvert au grand public qu’aux initiés. « C’est un festival qui tourne autour du jeu de façon générale, et de l’imaginaire, souligne-t-il. Il s’organise en deux temps, avec une première partie ouverte à tous gratuitement de 10 h à 18 h 30, où l’on fournit des jeux à tous les publics à partir de 5-6 ans, puis une deuxième partie sur inscription plutôt destinée aux initiés, avec des parties plus longues qui peuvent durer jusqu’à 1 h du matin ».
À Seine de Jeux, on peut donc s’installer pour profiter de parties en tout genre, du jeu de rôle au jeu d’ambiance en passant par les jeux de stratégie ou les TCG (Trading Card Game). Mais c’est aussi un lieu de rencontre pour tous les acteurs du secteur. « Il y aura une quinzaine d’associations locales, pour faire des démonstrations ou aborder des projets futurs par exemple, mais aussi des créateurs de jeux de société qui présenteront des prototypes, et même des auteurs, des éditeurs et des boutiques spécialisées ».
Il faut dire que le marché est en plein essor : à l’heure où les écrans monopolisent nos loisirs et notre quotidien, nombreux sont ceux qui aiment toujours se retrouver autour d’un plateau, de cartes ou de figurines. Selon le cabinet d’études spécialisé Circana, 34 millions de boîtes de jeux ont été vendues en 2024 pour un chiffre d’affaires de 587 millions d’euros, en croissance de 2,4 % par rapport à 2023. À titre de comparaison, le marché pesait 300 millions d’euros en 2013. « Cela fait une dizaine d’années que je vois une progression, analyse Sylvain Collas-Dorléan. C’est facile de créer du lien autour d’un jeu de société. Même quand on ne se connaît pas, quand on se retrouve autour d’un plateau, il y a quelque chose qui se passe ». Ici, pas besoin de Wi-Fi : il suffit d’un bon jeu pour se connecter.